Le comité de défense des prisonniers politiques a publié, jeudi 24 août 2023, un communiqué, dénonçant des contre-vérités avancées par la direction générale des prisons au sujet du transport des prisonniers au pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme. Mardi, six parmi les prisonniers politiques - Ridha Belhadj, Jaouhar Ben Mbarek, Abdelhamid Jlassi, Khayam Turki, Ghazi Chaouachi et Issam Chebbi – ont été transférés au pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme où ils ont été informés du renouvellement de leurs mandats de dépôt. Issam Chebbi a été blessé au dos suite à une chute alors qu'il était à bord du véhicule qui le transportait et a dû être hospitalisé à l'hôpital Mongi Slim à La Marsa. L'incident a fait polémique et les critiques ont fait réagir la direction générale des prisons qui a démenti le transfert de Issam Chebbi à bord de ce qu'on appelle un véhicule de la torture. Commentant la déclaration du porte-parole de la direction des prisons à ce sujet, le comité de défense des prisonniers politiques a précisé que Jaouhar Ben Mbarek et Issam Chebbi avaient bien été transportés dans un fourgon cellulaire alors que Ridha Belhadj, Abdelhamid Jlassi, Khayam Turki, Ghazi Chaouachi avaient été transportés dans les véhicules de la torture. Le comité de défense des prisonniers politiques a assuré la véracité de ce qu'avait déclaré, auparavant, sa membre l'avocate Iselm Hamza au sujet des véhicules de la torture et les conditions de transport inhumaines des prisonniers politiques soulignant que Jaouhar Ben Mbarek et Issam Chebbi ont été menottés des deux mains contrairement aux autres prisonniers dont une seule main se trouve menottée lors du transport.
Il a rappelé, dans ce sens, que l'avocate était poursuivie sur la base du décret 54 par la direction des prisons pour avoir dénoncé les conditions de transport dans les véhicules de la torture, sans respect de la dignité humaine et des règles de sécurité. Ces véhicules sont, rappelons-le, destinés au transport de personnes soupçonnées de crimes terroristes. Ils contiennent des cages et les prisonniers s'y retrouvent menottés et accroupis.
Le comité de défense a réitéré son soutien aux prisonniers politiques et à leurs familles et a dénoncé le déni dans lequel persiste la direction des prisons et les abus commis par la direction de la prison Mornaguia, notamment l'installation de caméra 24h/24 dans les cellules des détenus en violation des lois et conventions internationales.