Le secrétaire général adjoint de la Fédération générale de l'enseignement de base relevant de l'UGTT, Ikbel Azzabi a indiqué que la rentrée scolaire pour l'année 2023-2024 ne se déroulera pas de façon normale. Il a évoqué les conditions de travail et l'attitude du ministère de l'Education. « Nous commençons à vivre dans l'Etat de non-droit… On a essayé de nous faire subir cela dans le passé et ça n'a pas marché… Le ministre parle d'une rentrée scolaire réussie ! Comment compte-t-il garantir cela ? En enfreignant la loi ! En instaurant une injustice… La décision de lever le blocage des notes a été votée par la majorité… Nous continuerons à militer… Le ministre de l'Education croit que la rentrée se déroulera normalement. Ceci n'aura pas lieu », s'est-il exclamé. Invité le 28 août 2023 à Midi Show d'Elyes Gharbi sur Mosaïque Fm, Ikbel Azzabi a précisé que les salaires de 23.000 enseignants ont été bloqués pour le mois de juillet. Certains ont, par la suite, été rémunérés, mais, 4.000 d'entre eux n'ont toujours pas été payés pour ce même mois. Ils ont été privés de couverture sociale. M. Azzabi a, aussi, évoqué le limogeage de plus de 500 directeurs d'école. On leur a retiré ce titre. Il a assuré que les données publiées par le ministère de l'Education étaient erronées. Le syndicaliste a affirmé que la fédération boycottait les nominations provisoires des directeurs d'école. Ikbel Azzabi a expliqué que les décisions du ministère de l'Education au sujet du recrutement de directeurs provisoires avaient eu lieu en opposition aux dispositions de la loi. Il a rappelé que plusieurs normes étaient fixées par une loi organique sectorielle. Le recrutement doit être autorisé en premier lieu pour les enseignants dans l'école concernée, puis, au niveau local et enfin régional. Or, le ministère a décidé d'autoriser les candidatures déposées par tout enseignant quelle que soit sa localisation géographique. « Il y a eu des changements au niveau des critères relatifs à la note pédagogique et à l'âge… Il s'agit d'une approche basée sur la vengeance… Le métier d'enseignant est fatigant… Le ministre de l'Education (Mohamed Ali Boughdiri) a jeté la loi à la poubelle… Il cherche à faire exploser les syndicats de l'intérieur… Il encourage les tensions et les conflits », a-t-il critiqué. Ikbel Azzabi a indiqué que les enseignants avaient droit à une prime d'enseignement dans les écoles rurales. Celle-ci n'a pas été versée durant les deux dernières années. Il s'agit d'une approche ayant pour véritable objectif de supprimer la classification des écoles et de ne plus reconnaître l'existence des écoles rurales. Le ministère pourra, ainsi, réduire ses dépenses. Il a évoqué les mêmes raisons derrière le regroupement de classes et la hausse du nombre d'élèves par classe. Il passera à 36 ou quarante élèves par classe. Ceci permettra de réduire le nombre d'enseignants suppléants. Ikbel Azzabi a considéré que plusieurs personnes limogées n'ont pas été réaffectées par le ministère en raison de leur militantisme et de leur appartenance à la centrale syndicale.