Le président du conseil de la choura d'Ennahdha, Abdelkarim Harouni a été assigné à résidence, samedi 2 septembre 2023, sur décision du ministre de l'Intérieur, Kamel Feki, apprend Business News. Une décision prise conformément à l'article 5 du décret du 26 janvier 1978, réglementant l'état d'urgence, « le ministre de l'intérieur peut prononcer l'assignation à résidence dans une circonscription territoriale ou une localité déterminée, de toute personne, résidant dans une des zones prévues à l'article 2 dont l'activité s'avère dangereuse pour la sécurité et l'ordre publics desdites zones ».
Commentant cette mesure, le membre du Front de salut national et conseiller de Rached Ghannouchi, Riadh Chaibi a dénoncé « un nouvel épisode d'atteinte contre la démocratie et les libertés en Tunisie ». Il a accusé le pouvoir d'œuvrer « à exclure Ennahdha et de le paralyser à travers des démarches calculées : cela a commencé par l'arrestation du président du mouvement et de ses deux vice-présidents, puis par l'incarcération de dizaines de ses dirigeants et ensuite par la fermeture de tous ses locaux ». Pour Riadh Chaibi, le pouvoir s'en prend aujourd'hui à la plus importante structure décisionnelle du mouvement à travers l'assignation à résidence de son président.
La décision prise par le ministre de l'Intérieur intervient alors qu'Ennahdha se prépare pour la tenue de son prochain congrès.