L'avocat et membre du comité de défense des prisonniers politiques, Ayachi Hammami, est intervenu, mercredi 27 septembre 2023, dans l'émission « Houna Tounes » diffusée sur Diwan FM. Au micro de Moez Ben Gharbia, il est revenu sur l'affaire dite de complot contre la sûreté de l'Etat, soulignant qu'il s'agit d'une affaire purement politique « que le régime tout-puissant, Kaïs Saïed, place sous l'angle de la justice pour résoudre ses différends politiques ». « Kaïs Saïed est incapable de maintenir un paysage politique démocratique dans le pays et n'a pas de solutions pour les problèmes sociaux et économiques de la Tunisie. Alors, il invente des affaires pour faire diversion. Kaïs Saïed et la ministre de la Justice ont engagé près de dix affaires de complot à l'encontre d'opposants politiques. On n'a jamais rien vu de tel nulle part ! », a poursuivi l'avocat. « La justice n'est plus indépendante depuis la dissolution du Conseil supérieur de la magistrature et surtout depuis qu'il s'est autorisé, via décret, le droit de démettre n'importe quel juge de ses fonctions », a-t-il ajouté. Ayachi Hammami a enfin souligné que la grève de la faim, entamée depuis hier, par le dirigeant du Front de salut national, Jaouhar Ben Mbarek, est une réponse à l'injustice infligée à tous les prisonniers politiques.
Hier, le comité de défense a annoncé l'entrée de Jaouhar Ben Mbarek en grève de la faim pour protester contre ce qu'il qualifie de mascarade judiciaire conduite par le juge d'instruction du bureau 36 près le pôle judiciaire antiterroriste. L'avocat Abdelaziz Essid, coordinateur du comité de défense des prisonniers politiques, a affirmé que le comité de défense ne s'y attendait pas et qu'il a été pris de court. Jaouhar Ben Mbarek proteste contre ce qu'il considère comme une « mascarade judiciaire », en référence au traitement judiciaire de l'affaire de complot contre l'Etat. Ainsi, ce dernier n'était pas en train de demander conseil à son comité de défense mais avait pris une décision ferme d'entamer une grève de la faim et de ne la suspendre que si cette injustice est levée ou que s'il est libéré ainsi que les autres détenus dans ce dossier. Abdelaziz Essid a assuré que le dirigeant du Front de salut national se considère innocent. Et de noter que son client n'a rencontré le juge d'instruction qu'une seule fois, le 24 février dernier, où un mandat de dépôt a été émis à son encontre, après lui avoir posé trois questions sur les liens qu'il entretenait avec les autres détenus politiques.