La Ligue tunisienne de défense des Droits de l'Homme (LTDH) a dénoncé l'engagement de poursuites judiciaires contre les avocates et membres du comité de défense des détenus politiques, Islem Hamza et Dalila Ben Mbarek Msaddek. La ligue a considéré qu'il s'agissait d'un épisode de plus dans les atteintes visant la défense dans cette affaire. Dans un communiqué du samedi 30 septembre 2023, la LTDH a indiqué que le procureur général près la cour de cassation avait autorisé le procureur de la République près le tribunal de première instance de Tunis à entamer des poursuites contre les deux avocates pour avoir abordé l'affaire de complot contre la sûreté de l'Etat dans les médias. Islem Hamza et Dalila Ben Mbarek Msaddek ont été accusées d'imputation de faits non-avérés à un fonctionnaire public. La LTDH a considéré que les deux avocates étaient poursuivies alors qu'elles avaient exercé leur droit de s'exprimer librement. Elle a, aussi, exprimé sa solidarité envers les personnes arrêtées en raison de leurs activités politiques et a appelé à leur libération. La LTDH a estimé que le pouvoir en place tentait, par ses poursuites, de nuire aux avocats dans le but de porter atteinte à leur rôle de la concrétisation de la justice. Elle a réitéré son attachement à l'indépendance de la justice en tant que garantie fondamentale des droits et des libertés et a appelé le pouvoir en place de mettre fin à son exploitation dans le cadre des règlements de compte avec les rivaux politiques. La LTDH a appelé les forces vives à défendre les droits humains et à militer ensemble contre les atteintes répétitives à ce niveau. Par ailleurs, notons l'absence totale de réaction de la part du Bureau exécutif de l'Ordre national des avocats de Tunisie et de son président, Hatem Mziou. Pour rappel, les deux avocates avaient affirmé dans des déclarations médiatiques que les détenus et personnes poursuivies dans le cadre de l'affaire de complot contre la sûreté de l'Etat avaient été interrogés sur les relations avec des diplomates étrangers. Ils ont, par la suite, été accusés d'espionnage. Selon Dalila Ben Mbarek Msaddek, le dossier de l'affaire évoque un réseau d'espionnage formé par les accusés et les diplomates en question et contiendrait un organigramme contenant les photos, noms et qualités des individus concernés.