Le bâtonnier Hatem Mziou, a déclaré à Mosaïque Fm, dimanche 7 janvier 2024, que "la traduction de l'avocat Bechir Manoubi Ferchichi devant le juge d'instruction était une grande honte envers la patrie dans son ensemble, et non pas envers la profession d'avocat, la justice ou l'université tunisienne". Hatem Mziou a ajouté que c'est "une grande honte de faire subir ça à une personnalité nationale qui a joué un rôle éducatif pendant plus de quarante ans, formant tous les avocats, juges, universitaires et de nombreux enfants de ce pays". Il a souligné que le simple fait de douter de Me. Ferchichi et de porter ces accusations à son encontre est une honte en soi. Dans ce contexte, il a ajouté : "Nous avons constaté une précipitation de la part du ministère public dans la fouille du cartable de notre confrère en son absence alors qu'il est venu rendre visite à son client. La hâte de sa traduction devant le juge d'instruction est inacceptable et peut être interprétée comme une tentative de nuire à la profession d'avocat." Le bâtonnier a déclaré : "En tant qu'avocats, nous nous sommes tournés vers les sages de la justice et du pouvoir pour lever cette grave injustice, non seulement envers le professeur Bechir Manoubi Ferchichi, mais envers tous les militants qui luttent pour garantir les droits des justiciables." Par ailleurs, il a assuré : "Nous rejetons catégoriquement cette traduction devant la justice et cette atteinte et nous n'acceptons rien de moins que la clôture de ce dossier dans les plus brefs délais." Hatem Mziou a considéré que "ce qui s'est passé a suscité la colère de tous, non seulement des avocats, mais aussi des juges eux-mêmes. C'est un pionnier des procédures pénales qui a lutté et plaidé pour tous, pour la justice avant tout, et pour un procès équitable, comme il le dit lui-même, et il défendait la défense. Aujourd'hui, il se retrouve accusé. C'est étrange pour ce pays, nous n'acceptons pas cela, et nous savons que cela pourrait être peut-être un moment crucial dans l'histoire de la Tunisie." Le bâtonnier a ajouté : "Demain, nous aurons une rencontre avec Me.. Ferchichi, et après cela, nous prendrons position, et le conseil de l'ordre se réunira. Nous sommes des gens raisonnables et nous espérons qu'il y aura aussi des personnes raisonnables de l'autre côté, et que des canaux de dialogue seront ouverts pour répondre à nos demandes dans le respect de toutes les procédures et garanties." Bechir Manoubi Ferchichi a été traduit, le 5 janvier 2024, devant le juge d'instruction. Il est accusé d'avoir transporté une clé dans son sac alors qu'il rendait visite à des collègues détenus en prison. Il a été laissé en liberté. Une information judiciaire a été ouverte pour facilitation de l'évasion d'un détenu, et le port d'une arme blanche sans autorisation conformément aux dispositions des articles 32, 148 et 315 du Code pénal et la loi n° 69-33 du 12 juin 1969, réglementant l'introduction, le commerce, la détention et le port des armes. Bechir Manoubi Ferchichi, avocat près de la Cour de cassation, est un des plus célèbres et performants avocats du barreau tunisien. Très apprécié dans la profession, l'annonce de sa comparution devant le juge, pour notamment motif de port d'arme, a suscité l'indignation.