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Une croissance choquante, mais qui ne semble pas choquer
Publié dans Business News le 19 - 02 - 2024

« Alarmant », « très préoccupant », « proche du zéro », quelques voix se sont élevées pour commenter le taux de croissance de 0,4% enregistré par l'économie tunisienne en 2023. Des voix très peu nombreuses et, malheureusement, inaudibles face à un taux qui aurait pourtant dû choquer beaucoup plus.

Le 15 février 2024, l'Institut national de la Statistique (INS) a publié les résultats des comptes nationaux trimestriels pour le quatrième trimestre 2023. D'après ces chiffres, l'économie nationale a enregistré une croissance à 0,4% sur l'ensemble de l'exercice 2023. Un taux de croissance inférieur même à la croissance démographique (0,8%) et qui ne fait qu'envenimer le taux de pauvreté et, directement, le niveau de vie du Tunisien.
Un chiffre non seulement alarmant mais aussi très éloigné des prévisions faites par le gouvernement actuel et son prédécesseur. On rappellera que Najla Bouden tablait sur 1,8% alors qu'Ahmed Hachani - nettement moins optimiste, mais toujours loin du compte - prévoyait un 0,9%. Un écart spectaculaire et qui, en plus, est accompagné d'un taux de chômage des jeunes de plus de 40%. Il y a indéniablement de quoi tirer la sonnette d'alarme.


Face à ces chiffres, les réactions choquées n'ont pas été aussi nombreuses qu'on l'aurait imaginé.
L'ex-député Attayar Hichem Ajbouni, a préféré user d'ironie pour commenter ce taux. « La Tunisie est en train de se rétablir, Dieu soit loué ! ».
« Un taux encourageant comme l'avait déclaré, Farouk Bouasker (président de l'Instance supérieure indépendante pour les élections, ndlr) au sujet de la participation aux élections locales. Entre parenthèses, le taux en glissement annuel au cours du quatrième trimestre de l'année 2023 était de -0,2%, tel qu'au troisième trimestre de la même année.
La solution est la transformation de la Tunisie en une entreprise communautaire nationale (afin qu'elle puisse rejoindre les entreprises locales et régionales) pour que le taux de croissance économique évolue et que la prospérité, le développement et le bonheur national brut se propagent dans tout le pays », a écrit le dirigeant politique.

S'exprimant sur Mosaïque Fm, vendredi 16 février 2024, l'universitaire Moez Soussi a estimé que « 0,4% de croissance est un taux préoccupant et même très préoccupant […] ce taux est préoccupant à tous les niveaux ».
« La demande intérieure est aujourd'hui devenue en Tunisie un frein à la croissance. […] Le problème aujourd'hui est la baisse significative de l'investissement. Ceci est très préoccupant dans la mesure où la Tunisie avait autrefois une soupape de sécurité qui était la demande intérieure », a-t-il expliqué entre autres.
Il ajoute que « si on n'a pas de grande marge de manœuvre sur l'important secteur agricole – à cause de la variable atmosphérique - on aurait pu faire beaucoup mieux dans d'autres secteurs comme la construction et l'extraction minière, deux secteurs ayant enregistré une grande régression ».

« Effrayants ! », c'est ainsi que le professeur universitaire en sciences économiques, Ridha Chkoundali, a commenté les derniers chiffres fournis par l'INS. « Quand le taux de croissance augmente, celui du chômage diminue. Aujourd'hui, les chiffres annoncés sont effrayants et nécessitent une révision du modèle adopté en 2023. En effet, nous constatons que le taux de croissance est en chute permanente. Cela confirme les dangers mentionnés dans le dernier rapport de Davos concernant les menaces qui guettent la Tunisie en 2024 ».
L'expert a, d'ailleurs, assuré que la déflation économique résulte des politiques adoptées par le gouvernement privilégiant le paiement des dettes au détriment de la croissance économique et la création des postes d'emploi. « Le gouvernement a préféré utiliser les avoirs en devises pour le paiement des dettes extérieures au lieu d'importer les matières premières, réduisant ainsi la production. Cette baisse a considérablement réduit les recettes fiscales ».

Autre réaction, celle de l'analyste Adnane Belhajamor qui a écrit sur sa page vendredi 16 février : « Il y a des vérités implacables qui montrent ce qu'est devenu ce pays et ce n'est pas du blabla. Le taux de croissance de la Tunisie a été de 0,4%. Maintenant, dites ce que vous voulez, les Tunisiens sérieux et les partenaires de notre pays savent tout sur ce que vous bricolez sur le plan économique…aussi ».

De son côté, l'universitaire et intellectuelle Raja Ben Slama a écrit que faire table rase et commencer à zéro donne un taux de croissance qui avoisine le zéro. « Historiquement, faire table rase [du passé] n'est que destructeur et ne crée rien. Nous voyons chaque jour les entreprises qui représentent le tissu économique tunisien fermer leurs portes sans aucun soutien de l'Etat, alors que fleurissent les entreprises communautaires qui bénéficieront du soutien des banques », a-t-elle écrit. Elle ajoute : « la lutte contre la corruption ne peut se faire de cette manière, elle ne se fait pas en affaiblissant les entreprises et la justice, elle ne se fait pas sans dialogue, sans respect des élites et compétences du pays, sans alternatives constructives, sans démantèlement de l'économie de rente et du système d'appauvrissement qui restent en vigueur ».

Face à ces chiffres, le gouvernement ne réagit pas, mais semble encore dans le déni. Il y a à peine quelques jours, lors d'une rencontre avec les responsables des missions techniques et financières internationales accrédités à Tunis, le locataire de la Kabsah Ahmed Hachani, rassurait les présents en affirmant que « les indicateurs économiques s'améliorent de manière significative et le travail se poursuit pour entreprendre les réformes nécessaires ».
Ce taux ne peut que prouver le manque de stratégie et de planification des gouvernants. Pas seulement à long terme mais aussi à très court terme. À ce rythme-là, les choses ne sont pas près de changer…


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