Le parti Attayar a indiqué que les détenus politiques dans le cadre de la célèbre affaire de complot contre la sûreté de l'Etat achèveront durant cette semaine les quatorze mois de détention. Ces derniers avaient été arrêtés en février 2023. Attayar a considéré que leur emprisonnement était lié à leur activité et engagement politique. Dans un communiqué du 15 avril 2024, Attayar a indiqué que l'affaire complot était montée de toute pièce et qu'il s'agissait d'une conséquence au discours d'incitation de pouvoir en place. Le parti a rappelé les déclarations du président de la République, Kaïs Saïed accusant toute personne innocentant ces derniers d'être leur complice. Il a estimé qu'il s'agissait d'une pression exercée sur la justice dans le but de faire taire l'opposition. « Le système répressif n'a pas pu, jusqu'à aujourd'hui, présenter la moindre preuve matérielle ou un début de preuve des accusations… L'absence d'avancée dans l'enquête et à tout interrogatoire, audition ou confrontation des détenus depuis leur arrestation prouve encore une fois l'intention de procéder à une liquidation politique d'une affaire sans fondement matériel ou juridique. Leur détention se poursuit malgré l'accord de tous les acteurs politiques et civils autour de la nécessité de mettre fin à cette injustice menant notre pays vers des ères que les Tunisiennes et les Tunisiens pensaient révolues », a ajouté la même source. Attayar a considéré que le maintien de l'emprisonnement des accusés après l'écoulement des quatorze mois était une forme de détention arbitraire, illégale et interdite par la loi. Il a mis en garde contre toute manipulation du dossier après l'écoulement de cette période ayant témoigné d'atteintes aux procédures et aux droits des détenus. Le parti a, également, évoqué le nombre exagéré d'enquêtes pour complot contre la sûreté de l'Etat ou pour tentative d'assassinat du président de la République sans communiquer les moindres détails matériels pouvant confirmer la chose. Ceci prouve, d'après Attayar, le recours à ces accusations afin de faire taire l'opposition et de dissimuler l'échec du pouvoir en place en matière économique et sociale. Attayar a appelé la justice à ne pas s'ingérer dans les conflits politiques et a indiqué que le pouvoir en place essayait de l'exploiter dans le cadre d'un règlement de compte avec ses rivaux. Il a mis l'accent sur la préservation de son indépendance. Le parti a, aussi, appelé les acteurs politiques, civils et médiatiques, ainsi que les Tunisiennes et les Tunisiens à s'unir autour de cette affaire et à suivre de près son déroulement durant les prochains jours. Il a salué l'endurance et la force des familles des détenus et leur attachement aux valeurs de liberté et de démocratie, malgré les souffrances et l'injustice.
Pour rappel, la liste des détenus pour complot comporte les noms de Khayam Turki, Ridha Belhaj, Ghazi Chaouachi, Jaouhar Ben Mbarek, Issam Chebbi, Abdelhamid Jelassi et Kamel Letaïef. Ils ont été emprisonnés à la suite de mandats de dépôt émis le 25 février 2023. La liste des accusés comprend, également, Lazhar Akremi et Chaïma Issa. Ces derniers ont été arrêtés dans le cadre de la même affaire puis laissés en liberté à la date du 13 juillet 2023.