L'avocat et membre du comité de défense des accusés dans le cadre de l'affaire de complot contre la sûreté de l'Etat, Ayachi Hammami a affirmé que les détenus politiques ont entamé une grève de la faim ouverte en guise de protestation et afin d'exprimer leur colère face à l'injustice dont ils font l'objet. S'exprimant le 12 février 2024 durant « Houna Tounes » sur Diwan Fm a Ayachi Hammami a indiqué que les détenus politiques ont été emprisonnés depuis un an. Il a assuré que le dossier était dépourvu de preuves et qu'après une année l'enquête n'a pas évolué. Il a estimé qu'il n'y avait pas lieu de maintenir la décision de détention des accusés. Il s'agit de Khayam Turki, Ridha Belhaj, Ghazi Chaouachi, Jaouhar Ben Mbarek, Issam Chebbi et Abdelhamid Jelassi. Ils ont été emprisonnés à la suite des mandats de dépôt émis le 25 février 2023. La liste des accusés comprend, également, Lazhar Akremi et Chayma Issa. Ces derniers ont été arrêtés dans le cadre de la même affaire puis laissés en liberté à la date du 13 juillet 2023. Les accusés se trouvant encore en prison ont émis un communiqué incluant une demande de cesser toute manœuvre cherchant à apeurer les avocats. « Nous avons publié un communiqué demandant au pouvoir de ne plus exercer de pression sur la justice. La justice n'est plus indépendante. Elle est soumise à la volonté du pouvoir exécutif et plus précisément à celle du président (Kaïs Saïed) et de la ministre de la Justice (Leila Jaffel). Elle applique des instructions… Deuxièmement, nous appelons à mettre fin au harcèlement et aux poursuites visant les avocats… Troisièmement et avant toute chose, nous demandons la libération des détenus », a-t-il dit. Ayachi Hammami a indiqué que six ou sept demandes de libération ont été déposées par le comité de défense. Elles ont toutes été refusées sans justification de la part du juge d'instruction. Il a indiqué que les détenus politiques ont décidé d'entamer une grève de la faim ouverte. Il a tenu le président de la République, Kaïs Saïed et le pouvoir en place responsables de l'intégrité physique de ces derniers. Pour ce qui est de la loi, Ayachi Hammami a indiqué que la détention d'un accusé ne peut pas dépasser les quatorze mois. Théoriquement, et dans deux mois, les détenus dans le cadre de l'affaire de complot devront soit être libérés tout en continuant l'instruction, soit soumettre le dossier à la chambre d'accusation. « Malheureusement, et puisque la justice soumise aux instructions enfreint la loi quotidiennement, nous ne nous attendons pas à grand-chose de la part du juge d'instruction », a-t-il déclaré.
Pour rappel, les dirigeants politiques détenus dans le cadre de l'affaire dite de complot contre la sûreté de l'Etat ont rendu public un communiqué, dimanche 11 février 2024, pour annoncer qu'ils allaient entamer une grève de la faim à partir de demain, 12 février, pour protester contre leur incarcération durant un an, sans crime commis.