Le secrétaire général de l'Ordre des médecins de Tunisie, Nizar Ladhari a indiqué que la situation du secteur de la santé était critique. Il a considéré que la principale raison derrière cela était la dégradation de l'infrastructure et le manque de moyens, notamment des ressources humaines en raison de la fuite des cerveaux. Invité le 13 novembre 2024 à "Midi Show" de Amina Ben Doua sur Mosaïque Fm, Nizar Ladhari a indiqué que le nombre de citoyens augmentait, mais que le nombre d'hôpitaux était resté le même et qu'il n'y a pas eu de recrutement au niveau du ministère de la Santé depuis 2019. Il a assuré que les conditions de travail au sein des hôpitaux et les agressions répétées poussaient les médecins à s'orienter vers le secteur privé ou à immigrer à l'étranger.
Selon lui, plus de 1.300 médecins ont quitté la Tunisie en 2024. Près de 4.000 médecins ont quitté le pays durant la période 2020-2023. Nizar Ladhari a indiqué que près de 80% de ce chiffre représentait des jeunes médecins. Il a mis en garde contre la propagation de ce phénomène pouvant conduire à un manque conséquent de médecins en Tunisie, soit à empêcher les citoyens d'accéder aux services médicaux. Le secrétaire général de l'Ordre des médecins de Tunisie a expliqué que les médecins ne bénéficiaient d'aucune incitation ou exonération lors de l'ouverture de leur cabinet contrairement aux entrepreneurs et propriétaires de projet dans d'autres secteurs. De plus, le médecin reçoit, à l'étranger, un salaire égal à quatre ou cinq fois son salaire en Tunisie. Il a, aussi, expliqué que la crise au sein des hôpitaux n'était pas le fruit d'une mauvaise gestion, mais d'une absence de ressources financières. Il a cité l'exemple des sommes dues par la Caisse nationale d'assurance maladie ayant atteint des centaines de millions de dinars.