Le ministère des Finances vient enfin de publier les résultats provisoires de l'exécution du budget de l'Etat à fin novembre 2024. Des chiffres qui font état d'un déficit budgétaire de 2,94 milliards de dinars, en baisse de 8,74% par rapport à la même période un an auparavant, loin des 11,515 millions de dinars de déficit budgétaire attendu pour l'ensemble de l'année 2024, selon la Loi de finances 2024 (LF 2024). Selon les données communiquées, le déficit budgétaire est passé de -3,22 milliards de dinars fin novembre 2023 à -2,94 milliards de dinars fin novembre 2024. Les recettes de l'Etat ont augmenté de 5,9% pour cette période, évoluant de 38,39 milliards de dinars à 40,67 milliards de dinars, dont 2,33 milliards de dinars de revenus non fiscaux (-30,9%) et 37,71 milliards de dinars de revenus fiscaux (+9,6 %) (15,82 milliards de dinars d'impôts directs (+11,2%) et 21,89 milliards de dinars d'impôts indirects (+8,5%)). Au cours de cette période, l'Etat a reçu 0,62 milliard de dinars de dons. Les dépenses se sont accrues de 4,9%, atteignant 42,98 milliards de dinars contre 40,99 milliards de dinars pour la même période un an auparavant, mais elles ne reflètent toujours pas la situation économique du pays, car plusieurs créanciers de l'Etat ne sont pas encore payés. Ainsi, sur les 11,34 milliards de dinars de compensation prévus dans la Loi de finances 2024, seulement 5,46 milliards de dinars ont été dépensés (à peine la moitié du montant total alors que onze mois de l'année se sont écoulés, ndlr) : à peine 0,8 milliard de dinars pour les produits de base sur les 3,59 milliards de dinars prévus par la LF 2024, 3,97 milliards de dinars pour les carburants sur les 7,09 milliards de dinars prévus dans la LF 2024 et 0,68 milliard de dinars pour le transport sur les 0,66 milliard de dinars prévus dans la LF 2024. 72,8% du montant de la compensation dépensé a été consacré aux carburants, 14,7% aux produits de base et 12,5% au transport. Des bénéficiaires de la compensation n'ont pas été payés depuis plusieurs mois (neuf à 17 mois d'impayés) pour un montant dépassant le milliard de dinars jusqu'à fin juillet 2024. La plus grosse rubrique demeure la masse salariale avec près de 20,33 milliards de dinars dédiés (la moitié des ressources collectées pour cette période), en hausse de 3,6%. Les charges de financement relatives à l'intérêt de la dette ont augmenté de 12 %, passant de 5,07 milliards de dinars fin novembre 2023 à 5,68 milliards de dinars fin novembre 2024, dont 3,66 milliards de dinars relatifs à la dette intérieure et 2,02 milliards de dinars relatifs à la dette extérieure. Le principal de la dette s'est situé à 16,26 milliards de dinars (+18,6%), dont 7,38 milliards de dinars de la dette intérieure (-2,7%) et 8,88 milliards de dinars de la dette extérieure (+45%). Notons que l'encours de la dette publique atteint 129,92 milliards de dinars fin novembre 2024 contre 120,63 milliards de dinars un an auparavant, avec 69,27 milliards de dinars de dettes intérieures (représentant 53,3% de l'ensemble de la dette) et 60,64 milliards de dinars de dettes extérieures (représentant 46,7% de l'ensemble de la dette).