Le militant de gauche Ezzeddine Hazgui, père du détenu politique Jaouhar Ben Mbarek, a publié une vidéo en direct, dimanche 2 mars 2025, pour revenir sur l'affaire dite de « complot contre la sûreté de l'Etat », assurant qu'il n'existe aucune preuve d'un quelconque complot ou d'une tentative de renverser le pouvoir en place. Ezzeddine Hazgui a vivement critiqué le régime du président actuel, Kaïs Saïed, affirmant qu'il était lui-même le putschiste. « Vous n'avez plus rien à donner, vous êtes finis politiquement », a-t-il déclaré avant d'ajouter qu'il n'y avait aucun complot contre la sûreté de l'Etat, mais des opposants qui cherchaient à s'unir et à unifier les rangs. « Il n'y a aucun crime en cela, c'est même tout à fait normal et légitime ! »
Le père de Jaouhar Ben Mbarek a également rappelé qu'il avait toujours fait partie de l'opposition et que ce n'était pas aujourd'hui qu'il allait fléchir. « J'étais actif dans l'opposition depuis mon jeune âge. Je me suis opposé à Ben Ali lorsque vous travailliez avec lui, et je me suis opposé à Bourguiba lorsque vous n'étiez pas encore né. Je ne vais pas avoir peur aujourd'hui et me taire », s'est-il indigné en s'adressant à Kaïs Saïed.
La première audience de l'affaire de complot contre la sûreté de l'Etat se tiendra le 4 mars devant la cinquième chambre pénale du tribunal de première instance de Tunis. Elle se déroulera sans la présence physique des accusés qui y participeront à distance. Une décision qui a provoqué l'indignation générale. Un recours a d'ailleurs été déposé auprès du Tribunal administratif pour excès de pouvoir, ainsi qu'une demande de sursis à exécution et de suspension de la décision relative à la tenue du procès à distance.
