L'ancien conseiller et actuel directeur du journal électronique Successful Tunisia, Moez Hrizi, a publié un post Facebook, le 12 mars 2025, à propos du lent démarrage du projet de construction du port de Bizerte. Alors que le pays regorge d'ingénieurs et d'entreprises de construction des plus professionnelles (dont une partie construit de méga projets partout en Afrique), le régime de Kaïs Saïed a choisi une entreprise chinoise pour la construction de ce projet. Sauf que le projet tarde à démarrer, d'après ce tout un chacun peut constater sur terrain. Cela devient carrément risible au point que le journal gouvernemental La Presse, n'ayant rien trouvé à dire sur ce projet, a publié un article pour annoncer l'arrivée des équipements sur un chantier qui aurait dû démarrer depuis des mois.
L'administration tunisienne a besoin de réformes profondes D'après Moez Hrizi, la faute n'incomberait pas à l'entreprise chinoise, mais à l'administration tunisienne. Voici ce qu'il analyse : « Les entreprises de construction chinoises sont connues dans le monde entier pour la rapidité d'exécution de leurs projets publics. Mais lorsqu'elles ont pris en charge le projet du pont de Bizerte, les travaux avancent lentement et avec du retard par rapport au calendrier initial. Et ce n'est que le début. À ceux qui s'acharnent depuis longtemps à critiquer les ingénieurs tunisiens, cela fait un moment que je vous le dis : le problème des projets publics en Tunisie n'a rien à voir avec les entreprises de construction tunisiennes ni avec les ingénieurs tunisiens. Il est lié à la manière dont on travaille en Tunisie, aux lois qui régissent la gestion des projets et à la mentalité qui préside à leur supervision. Autrement dit, même si vous faites appel à la meilleure entreprise du monde, elle finira par s'enliser, le projet sera retardé et des problèmes surviendront. De nombreux projets publics en Tunisie ont été réalisés par des entreprises étrangères, et ils ont connu des déboires. La preuve est sous vos yeux. La vérité incontestable, c'est que l'administration tunisienne a besoin de réformes profondes et réfléchies : des réformes techniques, administratives et juridiques, ainsi que des améliorations dans la gestion des projets. Des réformes fondées sur la science, les études et l'avis des compétences, loin des manœuvres de façade qui ne mènent à aucun résultat… Sinon, la situation continuera de se détériorer davantage. »