Un incident tragique s'est produit au lycée de Mezzouna, dans le gouvernorat de Sidi Bouzid. En début d'après-midi, lundi 14 avril 2025, un mur de l'établissement s'est effondré, causant la mort de trois élèves - Abdelkader Dh'ibi, Youssef Ghanmi et Hammouda Messâdi - et faisant deux blessés graves, actuellement hospitalisés. Cet accident a mis en lumière les mauvaises conditions des infrastructures scolaires dans la région, soulevant l'ire de la population locale. Suite à cet incident, plusieurs citoyens se sont rassemblés à Mezzouna pour exprimer leur mécontentement face à la gestion de la situation. Le silence des autorités, qui n'ont pas réagi publiquement dans les premières heures suivant la tragédie, a alimenté un sentiment d'indignation.
Sur les réseaux sociaux, Bassem Bounenni a déploré l'absence de mention de l'accident dans un communiqué officiel publié par la page du gouvernement, qui abordait un Conseil des ministres consacré au développement. « Pas même une minute de silence n'a été observée pour cette tragédie, dont la responsabilité de l'Etat est évidente », a-t-il commenté. D'autres voix se sont élevées pour dénoncer les priorités du gouvernement. Naziha Rjiba a critiqué l'utilisation des fonds publics pour des projets politiques, au détriment des investissements dans des infrastructures essentielles comme les écoles. « On dépense l'argent public pour les illusions du président, dont profitent les opportunistes... tandis que les enfants du peuple meurent sous les décombres ou dans les camions transportant les travailleuses agricoles... Et tous ceux qui s'opposent ou critiquent se retrouvent en prison », a-t-elle écrit.
Le témoignage de la sœur d'une des victimes a aussi fait écho à la situation critique dans les établissements de santé, où elle a rapporté l'absence de soins d'urgence appropriés : « Mon frère est mort dans le couloir, il n'y avait même pas d'oxygène », a-t-elle déclaré. Les critiques se sont intensifiées, notamment de la part de Maher Abbes, qui a exprimé son désarroi face à ce qu'il considère comme une gestion défaillante, voire « criminelle » : « Vous n'avez pas pu réparer un mur et vous parlez de construction et de développement ? ».
Le journaliste Meher Kacem a souligné l'absence de réaction officielle depuis l'accident, notant l'absence de condoléances ou de déclarations de la part des autorités publiques. Il a également mis en évidence un autre problème majeur : l'insuffisance des infrastructures médicales dans la région. Les blessés ont dû être transférés à Sfax pour recevoir des soins, faute d'hôpitaux adaptés dans la région de Sidi Bouzid. « L'accident de la Mezzouna s'est produit depuis presque dix heures, et jusqu'à maintenant, personne n'a rien dit à ce sujet, que ce soit la présidence, la présidence du gouvernement ou les ministères concernés. Venez nous abattre avec des balles, les gars, comme cela vous serez débarrassés de notre chahutage une bonne fois pour toutes !… Des accidents comme cela arrivent partout dans le monde. Le vrai problème, c'est les blessés qui ont des hémorragies internes et qu'on a dû emmener se faire soigner à Sfax, car il n'y a pas d'hôpital digne de ce nom à Sidi Bouzid. C'est ça, la véritable catastrophe ! » a-t-il déploré.
Ce drame a mis en exergue des lacunes dans la gestion des infrastructures scolaires et sanitaires de la région, soulevant des questions sur la priorisation des investissements et la prise en charge des besoins urgents des citoyens. Des défaillances que ne manquent pas de souligner les internautes ce soir.