La BH Bank vient de publier ses états financiers individuels et consolidés arrêtés au 31 décembre 2024. Il en ressort que la banque annonce en 2024, un bénéfice en baisse de 22,49% au niveau individuel et de 23,67% au niveau consolidé. En effet, l'établissement financier a enregistré un résultat net de 108,51 millions de dinars (MD) fin 2024 contre 140,01 MD un an auparavant. La banque a payé un impôt sur les bénéfices de 68,01 MD (-23,22%), une contribution sociale de solidarité de 6,80 MD (-32,81%) et une contribution conjoncturelle de 6,80 MD (-32,82%) Le Produit net bancaire (PNB) s'est situé à 744,23 MD fin 2024, en hausse de 11,9%. Son résultat d'exploitation de 189,30 millions de dinars baisse de 24,4% comparativement à une année auparavant. Les dépôts et avoirs de la clientèle ont atteint 9,01 milliards de dinars (+3%) alors que les créances sur la clientèle se sont situées à 10,65 milliards de dinars (+4,3%). Côté consolidé, le résultat net a atteint 109,13 MD fin 2024 contre 142,98 MD fin 2023, pour un impôt sur les bénéfices de 76,50 MD (-18,63%). Le PNB consolidé a augmenté 12,89%, se situant à 840,68 MD fin 2024.
Notons que les commissaires aux comptes ont émis une opinion avec réserves sur les états financiers. Et cela à cause de trois points. Le premier à être évoqué est : « Au 31 décembre 2024, un groupe d'affaires opérant dans le secteur oléicole présente un total engagement de 450,76 MD auprès de la banque. Bien que cette exposition soit classée parmi les actifs sains et ne comporte pas d'impayés au 31 décembre 2024, plusieurs événements postérieurs à la clôture de l'exercice ont mis en lumière des signaux de détérioration de la qualité de crédit de cette contrepartie et des couvertures y afférentes. Ces événements, conjugués à des difficultés rencontrées par le groupe dans le recouvrement de ses propres créances commerciales, augmentent le risque de crédit supporté par la banque et justifient un reclassement de cette exposition en créance incertaine, conformément aux règles prudentielles en vigueur. À ce stade, l'impact d'un tel traitement, sur la situation financière et les ratios de la banque n'a pu être quantifié ». Le deuxième est relatif aux « insuffisances du système d'information de la banque qui ont impacté négativement les process de justification, d'établissement des états de rapprochement, de contrôle et de reporting comptables et financiers ». Et d'expliquer que « ces insuffisances entravent l'identification systématique des produits par client, sont à l'origine d'écarts entre les données de gestion et les données comptables et sont génératrices d'importants suspens non apurés à temps. Actuellement, une mission d'apurement et de justification de ces suspens et écarts est en cours. L'impact final de cette justification sur les comptes ne peut être estimée de façon fiable à la date d'émission de notre rapport ». Le troisième concerne « les fonds budgétaires confiés à la banque par l'Etat tunisien n'ont pas fait l'objet de procédures adéquates de suivi et de justification ». Et d'ajouter : « À cet effet, les passifs comptabilisés à ce titre, dont certains demeurent dépourvus de justifications nécessaires, n'ont pas été confirmés par les services du ministère des Finances. L'incidence éventuelle d'une telle confirmation sur les états financiers de la banque serait tributaire des résultats des travaux et de rapprochement à entreprendre ».
Rappelons que la BH Bank propose de distribuer un dividende de 0,8 dinar par action pour l'exercice 2024 contre 1,1 dinar par action un an auparavant. Une décision qui restera tributaire de l'accord préalable de la Banque centrale de Tunisie. L'Assemblée générale ordinaire (AGO) est prévue pour le samedi 26 avril 2025 à 10 heures au siège de la société. Notons aussi que l'autorité monétaire a décidé de maintenir le durcissement de la politique de distribution de dividendes pour l'exercice 2024. Dans sa circulaire n°2025-02 du 29 janvier 2025, la BCT indique que les banques et établissements financiers peuvent distribuer des dividendes sur les bénéfices de l'exercice 2024 dans les conditions suivantes : * Dans la limite de 35% du bénéfice de l'exercice 2024 pour les banques et les établissements financiers présentant des ratios de solvabilité et Tier 1 arrêtés à fin 2024, après déduction des dividendes à verser, qui dépassent les niveaux minimums réglementaires de 2,5% au moins ; * Sans limite et après accord préalable de la Banque centrale de Tunisie, pour les banques et les établissements financiers présentant des ratios de solvabilité et Tier 1 arrêtés à fin 2024, après déduction des dividendes à verser, qui dépassent les niveaux minimums réglementaires respectivement de 2,5% et 3,5% au moins.