Les membres de la commission administrative nationale de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT), réunis à Hammamet Sud, ont convenu de fixer les dates des 25, 26 et 27 mars 2026 pour la tenue du congrès national de la centrale syndicale, annonce l'organe de presse de la centrale Echaab News. La commission administrative nationale s'était réunie durant trois jours la semaine dernière pour discuter des questions liées à la situation générale du pays et au climat social. La question de la date du congrès, point de divergence entre les participants, avait été reportée à la séance de ce jour.
L'UGTT, jadis pilier incontournable de la vie politique et sociale tunisienne, traverse — rappelons-le — une crise sans précédent. Affaiblie, marginalisée par le pouvoir et minée de l'intérieur, la centrale syndicale apparaît aujourd'hui comme une structure apathique, sans voix ni impact, à un moment crucial pour le pays. Autrefois force de mobilisation nationale, protectrice des libertés et acteur majeur du dialogue social, l'UGTT ne participe plus aux grands débats. Même la révision du Code du travail, pourtant au cœur de son identité historique, s'est faite et a été votée sans qu'elle ne soit consultée. Ses réactions, lorsqu'elles existent, sont tardives, isolées, et se limitent à des communiqués sans effet.
La crise est aussi interne. Les tensions ont notamment éclaté à la fin de l'année 2024, avec un sit-in lancé par cinq membres du bureau exécutif. Ces anciens alliés, devenus opposants, ont dénoncé la dérive solitaire du secrétaire général. Des figures syndicales ont réclamé sa démission, l'accusant de piétiner les institutions et de laisser le pouvoir prendre le contrôle des dossiers syndicaux.