Le secrétaire général de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT), Noureddine Taboubi, a ouvert, mercredi 21 mai 2025, les travaux de l'instance administrative nationale de la centrale syndicale, en soulignant l'importance de la réussite de ses travaux. Il a précisé que l'instance examinera, selon l'ordre du jour, la situation générale et sociale du pays ainsi que les activités syndicales, affirmant que l'Union traverse une période historique importante, qui exige de tous l'unité et un travail commun pour trouver des solutions à travers un dialogue sérieux, dans l'intérêt de l'organisation et de son avenir. Le secrétaire général a passé en revue les principaux dossiers syndicaux, appelant chacun à veiller à préserver l'Union en tant qu'organisation unie, indépendante, défendant les libertés et les causes des travailleurs.
L'UGTT, jadis pilier incontournable de la vie politique et sociale tunisienne, traverse — rappelons-le — une crise sans précédent. Affaiblie, marginalisée par le pouvoir et minée de l'intérieur, la centrale syndicale apparaît aujourd'hui comme une structure apathique, sans voix ni impact, à un moment crucial pour le pays. Autrefois force de mobilisation nationale, protectrice des libertés et acteur majeur du dialogue social, l'UGTT ne participe plus aux grands débats. Même la révision du Code du travail, pourtant au cœur de son identité historique, s'est faite et a été votée sans qu'elle ne soit consultée. Ses réactions, lorsqu'elles existent, sont tardives, isolées, et se limitent à des communiqués sans effet. Le pouvoir tunisien ne la combat même plus : il l'ignore. Elle est systématiquement écartée des décisions majeures, qu'il s'agisse des réformes économiques, des négociations avec le FMI ou de la rédaction des lois de finances. Autrefois incontournable, elle est aujourd'hui marginalisée.
La crise est aussi interne. Les tensions ont éclaté à la fin de l'année 2024, avec un sit-in lancé par cinq membres du bureau exécutif. Ces anciens alliés, devenus opposants, ont dénoncé la dérive solitaire du secrétaire général. Des figures syndicales ont réclamé sa démission, l'accusant de piétiner les institutions et de laisser le pouvoir prendre le contrôle des dossiers syndicaux. Aujourd'hui, cette instance administrative se réunit alors que l'UGTT est affaiblie à tous les niveaux. Divisée à la base, elle voit même émerger des appels régionaux à la tenue d'un congrès électif anticipé.
