L'Union Bancaire pour le Commerce et l'Industrie (UBCI) a organisé un roadshow intitulé « Invest & Export Solutions », du 26 au 29 mai 2024, dans quatre villes — Sfax, Sousse, Hammamet et Tunis — afin de former ses collaborateurs et d'informer les entrepreneurs et PME locales sur les lignes de financement et de garantie mises à disposition par la banque, en partenariat avec des bailleurs de fonds internationaux. L'objectif : aider les entreprises à relever les défis de la décarbonation et à accéder aux marchés d'exportation, notamment vers l'Union européenne. Ce roadshow, mené en collaboration avec la Banque européenne d'investissement (BEI) et soutenu par l'Union européenne (UE), visait à aller à la rencontre des entrepreneurs dans leurs régions pour leur proposer des solutions concrètes de financement, des outils pour améliorer leur compétitivité à l'international et un accompagnement personnalisé, adapté aux chaînes de valeur exportatrices propres à chaque territoire. L'initiative s'inscrit dans le cadre du Trade and Competitiveness Programme (TCP), et plus largement des financements accordés par la BEI et l'UE pour soutenir le Plan de relance économique de la Tunisie. Elle ambitionne d'accompagner le développement international des PME tunisiennes tout en renforçant les relations commerciales entre la Tunisie et l'Union européenne. Le TCP prévoit un dispositif de financement destiné aux entreprises opérant dans des secteurs stratégiques liés au renforcement des chaînes de valeur à l'export, tels que l'agroalimentaire, l'industrie automobile ou le textile. Ce programme est également assorti de garanties destinées à couvrir les risques encourus par les institutions financières qui choisissent de soutenir des projets à fort impact social ou environnemental.
À cette occasion, le directeur général de l'UBCI, Mohamed Koubâa, a déclaré : « À travers cette initiative, l'UBCI démontre une nouvelle fois son engagement envers l'économie tunisienne, en aidant les PME locales à se doter des moyens financiers et techniques nécessaires pour accéder aux marchés internationaux. » Il a ajouté : « Clôturer ce roadshow à Tunis, après des étapes dans trois autres régions économiques clés du pays, illustre notre volonté d'aller à la rencontre de nos clients, là où ils opèrent, avec des solutions qui répondent précisément à leurs besoins. » Le directeur général a également mis en avant les efforts de la banque en matière de mise en conformité avec les standards internationaux, soulignant que cette démarche a permis à l'UBCI de devenir un partenaire privilégié des bailleurs de fonds. Elle s'est ainsi positionnée comme un acteur de référence pour le financement, le conseil et l'accompagnement des PME tunisiennes, en particulier face aux grands défis de l'internationalisation.
De son côté, Marco Stella, chef de la section développement économique à la délégation de l'Union européenne en Tunisie, a déclaré : « Les PME sont le moteur de la création d'emplois en Tunisie, notamment pour les jeunes et les femmes. C'est pourquoi l'Union européenne accorde une importance capitale à leur accompagnement. À travers ce projet Invest & Export Solutions, nous sommes fiers de soutenir des initiatives concrètes qui renforcent l'internationalisation et la compétitivité des entreprises tunisiennes. Nous saluons particulièrement l'approche régionale de cette initiative, en ligne avec notre engagement à soutenir l'économie réelle au plus près des territoires, en particulier dans les régions qui ont jusqu'ici eu moins d'opportunités de réaliser pleinement leur potentiel. » M. Stella a par ailleurs souligné que l'appui aux PME reste insuffisant en Tunisie, rappelant que la durée de vie moyenne d'une entreprise y est d'à peine 18 mois. C'est dans cette logique, a-t-il précisé, que s'inscrit le soutien financier et technique apporté aux PME à travers ce type d'initiatives.
Jean-Luc Revéreault, chef de la représentation régionale de la BEI en Tunisie, a précisé : « La BEI soutient activement les PME tunisiennes dans leur transition vers des modèles plus compétitifs, durables et tournés vers l'export. À travers le Trade & Competitiveness Programme, nous leur apportons des financements adaptés et un accompagnement technique de proximité pour s'insérer durablement dans les chaînes de valeur exportatrices. En allant à la rencontre des entrepreneurs, ce roadshow illustre cet engagement en proposant des solutions concrètes, adaptées aux réalités de chaque région. » Il estime que les financements fournis permettront aux PME tunisiennes de « verdir » leurs activités, mais aussi de monter en gamme dans les chaînes de valeur. Il a insisté sur l'importance de saisir cette opportunité pour renouveler leurs modèles économiques. Les entreprises tunisiennes, notamment celles tournées vers l'export, sont aujourd'hui confrontées à de nouveaux défis en matière de respect de l'environnement — en particulier lorsqu'elles ciblent l'Union européenne, premier partenaire économique du pays. Elles doivent ainsi se conformer à plusieurs réglementations, telles que le Mécanisme d'Ajustement Carbone aux Frontières (MACF), communément appelé « taxe carbone », la nouvelle directive CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive), les obligations de reporting ESG, ainsi que les exigences en matière de traçabilité et de lutte contre la déforestation importée. C'est ce qu'a expliqué l'experte en marchés d'exportation, Wiem Zarrouk. L'experte en décarbonation, Wiam Samir, a souligné pour sa part que la décarbonation n'est plus un choix, mais une nécessité. « L'inaction a un coût financier, économique et stratégique », a-t-elle averti. Elle a rappelé que la décarbonation consiste à mesurer, identifier et réduire les émissions de gaz à effet de serre. Face à ces nouveaux défis, l'UBCI propose aux entreprises tunisiennes une assistance technique et un accompagnement personnalisé, avec des solutions sur mesure répondant aux besoins spécifiques de chaque entité. Le roadshow a ainsi permis de présenter des dispositifs de financement et d'accompagnement ciblés, tout en valorisant les atouts sectoriels propres à chaque région. Il a renforcé les synergies entre entrepreneurs, acteurs économiques, institutions et investisseurs. Un accent particulier a été mis sur l'intégration de pratiques durables — notamment la décarbonation et la conformité au MACF — afin de préparer les entreprises aux exigences environnementales de leurs marchés cibles, notamment européens. En amont de cette tournée régionale, l'équipe d'assistance technique de la BEI a assuré une série de formations destinées à une centaine de chargés d'affaires et directeurs d'agence de l'UBCI. Ces sessions visaient à orienter les stratégies de leurs clients PME vers l'exportation, tout en intégrant pleinement les enjeux environnementaux.
Avec ses partenaires internationaux, l'UBCI a mis à la disposition des entreprises tunisiennes plusieurs lignes de financement et de garanties, afin de leur permettre de relever les nouveaux défis liés à l'internationalisation, à la transition écologique et à la compétitivité. Parmi les principaux dispositifs disponibles : * Ligne de garantie des opérations import/export : o 80 millions d'euros avec la BERD o Trente millions d'euros avec Proparco * Ligne de garantie de portefeuille de crédits PME : o Mise en œuvre avec la BEI o Montant de quatre millions d'euros o L'UBCI est la seule banque privée tunisienne partenaire de ce mécanisme * Ligne Banque mondiale pour les TPME/PME : o 115 millions d'euros * Ligne de relance économique de la BEI : o 170 millions d'euros * Ligne italienne pour les TPME/PME : o 55 millions d'euros * Ligne espagnole * Ligne française * Fonds ADAPT : o 25 millions d'euros * Ligne risk sharing avec la Berd : o 35 millions de dinars * Fonds de transition énergétique : o Signature de la convention en cours * Ligne de crédit dédiée au financement vert : o Lancement prévu au deuxième semestre 2025 Il est important de souligner que les entreprises tunisiennes peuvent bénéficier de plusieurs lignes simultanément.
En réponse aux interrogations concernant le taux de financement et le taux de rejet, Mohamed Koubâa a tenu à rappeler que « la banque est avant tout un partenaire de l'entreprise, qui se soucie de la réussite de ses projets ». Il a insisté sur le fait qu'il n'existe « aucune corrélation entre le taux d'intérêt et le taux de croissance », estimant que « le taux d'intérêt n'est pas un handicap en soi : ce qui compte, c'est la rentabilité de l'entreprise et l'amélioration de ses performances ».