À la suite du meurtre de Hichem Miraoui, ressortissant tunisien tué lors d'un acte qualifié de terroriste et raciste le 31 mai 2025 à Puget-sur-Argens (Var), la Tunisie a intensifié ses démarches diplomatiques auprès des autorités françaises, appelant à des mesures concrètes pour protéger ses ressortissants en France et garantir justice à la victime. Ce mardi 3 juin 2025, Dhia Khaled, ambassadeur de Tunisie à Paris, s'est entretenu au siège de l'ambassade avec Bruno Retailleau, ministre français de l'Intérieur. Ce dernier a exprimé, au nom du gouvernement français, ses condoléances les plus sincères, condamnant avec fermeté « un crime à caractère raciste confirmé », désormais pris en charge par le Parquet national antiterroriste. Le ministre a également assuré que l'auteur des faits, déjà arrêté, serait poursuivi avec la plus grande rigueur, soulignant que cet acte « ne représente en rien les valeurs de la République ». L'ambassadeur tunisien a, pour sa part, insisté sur la nécessité d'accélérer la procédure judiciaire afin de garantir les droits de la victime et de ses ayants droit. Il a également appelé les autorités françaises à prendre toutes les dispositions nécessaires pour empêcher la répétition de tels crimes « racistes et ignobles » à l'encontre des membres de la communauté tunisienne en France.
La veille, le ministre tunisien de l'Intérieur, Khaled Nouri, s'était également entretenu avec Bruno Retailleau. Lors de cet échange, il avait exprimé la profonde indignation des autorités tunisiennes, dénonçant un acte « odieux » ayant provoqué une vive émotion en Tunisie. Il avait appelé à renforcer la sécurité des Tunisiens établis en France, plaidant pour une approche anticipative face aux menaces de violence xénophobe. Le ministre tunisien avait aussi mis en garde contre les discours de haine et les dérives extrémistes qui, selon lui, nourrissent ce type de passage à l'acte.
Pour rappel, le samedi 31 mai, à Puget-sur-Argens, un homme de nationalité française a ouvert le feu sur ses voisins, tuant Hichem Miraoui, un Tunisien de 45 ans, et blessant un autre homme, un ressortissant turc de 25 ans. Le suspect, adepte du tir sportif, avait diffusé des contenus racistes sur les réseaux sociaux avant et après l'attaque. Plusieurs armes ont été retrouvées dans son véhicule lors de son arrestation par l'antenne GIGN d'Orange. Ce drame, largement médiatisé, a suscité une onde de choc en France comme en Tunisie. Des associations comme SOS Racisme, ainsi que plusieurs responsables politiques, ont dénoncé un climat de haine grandissant et exigé une réponse ferme des autorités françaises. La Tunisie, par la voix de ses représentants diplomatiques et ministériels, attend désormais des actes forts pour que justice soit rendue à Hichem Miraoui et que la sécurité de ses ressortissants soit pleinement assurée.