La Ligue tunisienne des droits de l'Homme (LTDH) a fermement condamné l'attaque raciste survenue en France, le samedi 31 mai 2025, à Puget-sur-Argens, dans le sud du pays. Un homme de nationalité française y a ouvert le feu sur ses voisins, tuant Hichem Miraoui, un Tunisien de 45 ans, et blessant un autre homme, un ressortissant turc de 25 ans. Le suspect, adepte du tir sportif, avait diffusé des contenus racistes sur les réseaux sociaux avant et après l'attaque. Plusieurs armes ont été retrouvées dans son véhicule lors de son interpellation par l'antenne du GIGN d'Orange. Ce drame, survenu quelques semaines seulement après une attaque contre des fidèles dans une mosquée en France, a suscité une vive inquiétude. Pour la LTDH, ces violences ne sont pas des actes isolés, mais le symptôme d'un climat de haine et de racisme alimenté par des discours hostiles dans l'espace public, en France comme en Europe. Dans un communiqué publié le lundi 2 juin 2025, la Ligue exprime ses plus sincères condoléances à la famille et aux proches de Hichem Miraoui, et réaffirme sa solidarité avec toutes les victimes de la haine raciale à travers le monde. Une responsabilité politique et morale La LTDH met en cause la responsabilité de la montée des discours d'extrême droite dans les médias, les sphères politiques et sur les réseaux sociaux. Elle dénonce une incitation croissante à la haine, à la violence et à la discrimination, rendue possible par un silence officiel qu'elle juge complice. Ce climat, selon la Ligue, favorise l'impunité et menace le vivre-ensemble. L'organisation appelle les autorités françaises à respecter leurs engagements internationaux en matière de droits humains et à prendre des mesures fermes pour protéger les migrants ainsi que les minorités religieuses et ethniques. Elle demande également l'ouverture immédiate d'une enquête rigoureuse et transparente, et que les auteurs soient jugés. Appel aux instances internationales et aux autorités tunisiennes La LTDH interpelle les Nations unies et les instances internationales des droits humains, les appelant à surveiller ce type de violations et à exiger des comptes aux Etats qui négligent leur devoir de lutte contre le racisme. Elle appelle également le gouvernement tunisien à agir rapidement, par la voie diplomatique, afin d'assurer la protection des Tunisiens vivant à l'étranger. Un rejet catégorique de la haine raciale La Ligue tunisienne des droits de l'Homme réaffirme son rejet absolu de toute forme de racisme et de discrimination, quelle que soit la victime. Elle plaide pour des politiques fondées sur les droits, l'égalité et la dignité humaine. Elle met en garde contre la banalisation de la haine, qui ne fait qu'aggraver les divisions sociales, renforcer la stigmatisation des minorités et encourager les violences. « Le silence ou la complaisance face à ces discours haineux, que ce soit en Tunisie ou en France, ouvre la voie à de nouvelles vagues de violence raciste. Cela met en péril la paix sociale et sape les fondements mêmes des droits humains », conclut le communiqué.