Des publications largement relayées sur Facebook depuis le 4 juin 2025 affirment que les députés débattent d'un projet de loi visant à augmenter les prix des tombes dans le cimetière du Jellaz et les cimetières avoisinants. Cette affirmation est infondée. Aucun projet de loi de ce type n'est en discussion au parlement. Depuis le 4 juin, plusieurs pages Facebook ont relayé un message alarmant : « Les députés discutent d'un projet pour augmenter le prix des tombes au cimetière du Jellaz. » Le message a suscité une vague d'indignation parmi les internautes. Beaucoup y ont vu une illustration du décalage entre les préoccupations des élus et les priorités urgentes de la population, dans un contexte de crise économique. Certains commentaires exprimaient un profond désarroi : « Même mourir devient un luxe en Tunisie. » Après vérification des ordres du jour et projets soumis à l'Assemblée des représentants du peuple, aucune mention d'un texte de loi relatif à une hausse des tarifs des tombes n'a été trouvée. Contacté par nos soins, une source du parlement a confirmé qu'aucun projet de loi de ce type n'a été discuté ou proposé. De plus, la fixation du tarif des sépultures relève des municipalités, non du parlement, comme l'explique la législation tunisienne sur la décentralisation et les compétences des collectivités locales.
Cette rumeur n'est pas nouvelle. Une vague similaire avait circulé en 2023, relancée par un article du site Zoom Tunisia, qui affirmait que plusieurs municipalités avaient déjà augmenté les prix dans certains cimetières pour renflouer leurs budgets. L'article évoquait notamment un passage du tarif de 60 à 120 dinars dans plusieurs régions, et même un tarif supposé de 200 dinars au Jellaz, sans fournir de preuves concrètes.
À l'époque déjà, cette information avait été formellement démentie par les municipalités de Tunis et Bizerte, contactées par BN Check.
Lotfi Merrah, responsable des cimetières islamiques en Tunisie, avait aussi réagi lors de la précédente diffusion de la rumeur. Il indiquait que : « Les prix restent fixés à 30 dinars pour les frais d'ouverture de tombe, et la tarification globale varie selon les matériaux utilisés, mais aucun changement de tarification n'a été décidé. » Il a également rappelé que toute décision de modification des prix est du ressort exclusif des conseils municipaux, qui doivent l'approuver en séance.
Ainsi, les députés ne débattent pas d'un projet d'augmentation des prix des tombes. Ce sujet ne relève pas de la compétence du parlement mais des municipalités.