L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a lancé un appel urgent aux autorités israéliennes en faveur de la protection immédiate de l'hôpital Al-Nasser et de l'hôpital Al-Amal, situés dans la bande de Gaza, dans un message publié sur le réseau social X. Selon l'OMS, Al-Nasser et Al-Amal sont les deux derniers hôpitaux publics encore fonctionnels à Khan Younès, dans le sud du territoire palestinien, où vit actuellement la majeure partie de la population déplacée. « Sans eux, la population perdra tout accès aux soins de santé essentiels », avertit l'organisation. L'OMS alerte sur l'effondrement total du système de santé dans la bande de Gaza. Elle précise qu'Al-Nasser, principal hôpital de référence encore en service à Gaza, ainsi que l'hôpital Al-Amal, risquent de devenir inopérants, faute de sécurité et de moyens logistiques. L'organisation souligne également qu'il n'existe plus aucun hôpital opérationnel dans le nord de Gaza. Les deux hôpitaux n'ont pas reçu d'ordre d'évacuation, mais se trouvent « à l'intérieur ou à proximité immédiate de la zone d'évacuation annoncée le 2 juin » par les autorités israéliennes, ce qui les expose directement aux risques de fermeture. « Si la situation continue de se détériorer, ces deux établissements pourraient devenir inaccessibles, en raison des restrictions de mouvement, de l'insécurité, et de l'impossibilité pour l'OMS et ses partenaires de livrer du matériel médical ou d'évacuer les patients », prévient l'organisation. L'OMS indique que les hôpitaux Al-Nasser et Al-Amal fonctionnent largement au-delà de leurs capacités, accueillant un nombre croissant de blessés, alors que les ressources médicales s'amenuisent dangereusement. Elle évoque une grave pénurie de médicaments et de fournitures médicales, après deux mois de blocus total, partiellement levé, mais avec une aide humanitaire toujours largement insuffisante au regard des besoins sur le terrain. La fermeture de ces hôpitaux aurait des conséquences catastrophiques, notamment pour les patients nécessitant des soins chirurgicaux, des soins intensifs, des transfusions sanguines, un traitement contre le cancer ou des dialyses. Selon l'OMS, une fermeture signifierait la perte de 490 lits, ce qui réduirait à moins de 1 400 le nombre total de lits disponibles dans l'ensemble de la bande de Gaza — soit 40 % de moins qu'avant le début de la guerre, pour une population de deux millions d'habitants. Après bientôt vingt mois d'un conflit dévastateur, Gaza traverse l'une des pires crises humanitaires au monde, avec une population épuisée par les bombardements, les déplacements forcés, et une insécurité alimentaire extrême.