L'économiste et ancien ministre, Mohssen Hassan, a tiré la sonnette d'alarme, hier jeudi, en affirmant que la forte hausse de la masse de billets et de pièces en circulation est un phénomène "inquiétant", aux conséquences économiques préoccupantes. Lors de son passage sur les ondes de la radio Diwan Fm, Hassan a expliqué cette augmentation par plusieurs facteurs : le recul de l'usage des chèques, le recours accru aux paiements en espèces, et la succession des grandes périodes de consommation comme les fêtes religieuses, les cours particuliers et l'approche de la saison estivale. Selon lui, cette situation favorise le développement du marché parallèle, avec pour effets secondaires une détérioration du climat des affaires, une baisse des recettes fiscales et un affaiblissement de la situation financière de l'Etat. "Plus l'économie parallèle progresse, plus les finances publiques se dégradent et l'économie nationale perd de son attractivité", a-t-il souligné. Pour remédier à cette situation, Mohssen Hassan appelle à une intervention rapide du système financier et bancaire afin de : trouver des alternatives aux chèques comme moyen de paiement différé, développer le paiement électronique, notamment par cartes bancaires à débit différé, renforcer l'inclusion financière, mettre en œuvre des politiques de lutte contre l'exclusion bancaire, dans un pays où plus de 30 % des citoyens n'ont pas accès aux services bancaires. L'ancien ministre a aussi exhorté le législateur à plafonner les montants des paiements en espèces dans les transactions économiques, affirmant que la lutte contre l'usage excessif du cash est une responsabilité partagée.