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Encore une fois, la machine judiciaire botte en touche
Publié dans Business News le 08 - 06 - 2025

Bonnes fêtes de l'Aïd à tous. Bon, c'est un peu exagéré de dire « à tous ». Beaucoup, dans ce monde musulman — les Palestiniens de Gaza en particulier — ont vécu les fêtes du sacrifice cette année sous les bombes de la barbarie sioniste. Cette année, c'étaient eux les véritables sacrifiés, sur l'autel d'une humanité qui a perdu son humanisme, et d'une arabité qui ne veut plus rien dire.
Chez nous aussi, les fêtes de l'Aïd n'étaient pas une occasion de sérénité ni de joie pour tous. La veille des fêtes, le mandat de dépôt contre Mourad Zeghidi a été prolongé de quatre mois. Le jour de l'Aïd, les autorités judiciaires ont refusé de réceptionner une demande de sortie exceptionnelle pour Ahmed Souab, afin qu'il puisse assister aux funérailles de son neveu.
Une affaire montée de toutes pièces
Mourad Zeghidi était déjà en prison dans une affaire rocambolesque, inventée on ne sait d'où, à la veille de la fin de sa détention dans une autre affaire qui n'aurait jamais dû avoir lieu. Il avait écopé de huit mois pour avoir simplement exprimé sa solidarité avec son collègue journaliste Mohamed Boughalleb, lui aussi incarcéré pour délit de presse.
À quelques jours de sa libération, on lui flanque une nouvelle accusation de blanchiment d'argent. Un alibi pour le maintenir derrière les barreaux. Car toute l'affaire — si affaire il y a — se résume à un simple différend avec les impôts. D'ailleurs, toutes les expertises menées ces quatre derniers mois ont conclu à l'absence totale de preuve ou d'indice de détournement ou de blanchiment d'argent.
Même dans l'hypothèse hautement improbable d'une nécessité de prolonger sa détention, pourquoi annoncer cette décision à la veille de l'Aïd ? Quoi qu'il en soit, Mourad avait affirmé dès son arrestation qu'il assumait ses déclarations et ses positions. Ceux qui sont en face de lui devraient aussi, un jour, assumer leurs actes et leurs décisions.
Souab, leader malgré lui
Ahmed Souab a perdu son neveu le jour de l'Aïd. L'administration judiciaire a refusé même de recevoir, de la part de sa famille et de ses avocats, une demande de libération exceptionnelle pour assister aux funérailles. Ne pouvait-elle pas au moins accepter la lettre et refuser la requête ? Avait-elle peur de se brûler les doigts en réceptionnant un bout de papier ? A-t-elle peur d'Ahmed Souab ? Il semblerait que oui.
Depuis son incarcération, Souab a acquis une nouvelle aura, un nouveau statut. De simple électron libre défendant l'Etat de droit, il est devenu la mauvaise conscience d'une magistrature inféodée et d'un barreau qui oublie trop souvent qu'il est le défenseur de la veuve et de l'orphelin.
Du fond de sa cellule, sans le vouloir, Ahmed Souab est devenu un leader malgré lui pour une foule de jeunes Tunisiens, les enfants de la révolution, avides de liberté, de démocratie et de dignité. Son appel à ne pas faire de concessions n'est pas tombé dans des oreilles sourdes.
Une justice qui se retranche derrière la loi
La machine judiciaire peut toujours se prévaloir de son respect scrupuleux des textes de loi — ce qui est fallacieux, bien entendu. L'expérience montre qu'elle ne respecte pas toujours les lois, à commencer par celles qui encadrent la délivrance des mandats de dépôt. Ces textes sont trop souvent ignorés, rarement appliqués.
Elle peut toujours se targuer de la froideur de la loi et de son impersonnalité. C'est effectivement nécessaire pour garantir la justice et l'équité. Mais cela n'est pas incompatible avec une dose d'empathie. Les prisonniers sont privés de leur liberté par la force de la loi, mais ils gardent leur humanité.


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