Mongi Souab, frère de l'avocat et détenu, Ahmed Souab, qui'il continuera à s'opposer au système en place et à lui faire face. Dans une publication Facebook du 2 juillet 2025, Mongi Souab a publié le poème suivant : Vous avez choisi le déshonneur, vous aurez la guerre aussi... Ce message est la meilleure réponse À tous ceux qui nous conseillent de calmer le jeu alors que nous faisons face à l'injustice. Nous avons choisi dès le début d'affronter l'injustice et la tyrannie. Nous avons choisi la guerre… Et nous ne choisirons jamais la honte. Nous avons choisi de résister. Nous avons choisi de faire face à la tête de ce régime. C'est un serment que nous avons prêté : Nous ne serons pas en paix tant qu'on prive Ahmed Souab de sa liberté. Nous ne serons pas en paix tant que la liberté du peuple tunisien sera confisquée. Vous nous privez de notre liberté, Mais, vous ne nous arracherez jamais notre dignité. Ahmed Souab, tu demeures libre et fier dans ta prison. Tu n'es pas seul dans ta prison, en cet été brûlant. Leur vie sera plus amère que la chaleur de ta prison. Nous sommes tous avec toi : ta famille, tes amis, Des milliers et des milliers de Tunisiens libres sont avec toi
L'affaire remonte au 21 avril 2025. Ce jour-là, Ahmed Souab a été placé en garde à vue, dans le cadre d'une information judiciaire ouverte pour des « faits à caractère terroriste ». À l'origine de cette procédure : une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux montrant l'avocat prononçant un discours devant la Maison de l'Avocat, le 19 avril 2025, en marge du procès dit du complot contre la sûreté de l'Etat. Dans cette déclaration, Ahmed Souab dénonçait les pressions exercées sur les magistrats, en utilisant la métaphore : « Les juges ont le couteau sous la gorge ». Une formulation sortie de son contexte par certains soutiens du régime, qui ont mené une campagne virulente contre lui, l'accusant de menacer les juges. Cette campagne médiatique et politique a abouti à l'ouverture d'une information judiciaire pour une série de « crimes terroristes et de droit commun connexes ». La porte-parole du pôle judiciaire antiterroriste avait alors indiqué que l'unité nationale d'investigation dans les crimes terroristes s'était saisie de l'affaire et avait transmis son rapport au ministère public, lequel a saisi le procureur général. Le 23 avril 2025, un mandat de dépôt a été émis à son encontre. Depuis, l'avocat est maintenu en détention, dans l'attente de la suite de la procédure. Ses soutiens dénoncent une instrumentalisation de la justice visant à faire taire une voix critique, habituée à dénoncer les dérives autoritaires du pouvoir. Ancien magistrat du tribunal administratif et figure du barreau tunisien, Ahmed Souab s'est imposé ces dernières années comme l'une des rares voix à dénoncer frontalement la mise au pas du pouvoir judiciaire. Ses déclarations, souvent incisives, pointent une justice asphyxiée et sous tutelle, dans un climat de répression accrue visant les avocats, les journalistes et les opposants. La décision est désormais entre les mains de la chambre d'accusation, qui devra dire si Ahmed Souab restera ou non en détention.