Depuis sa cellule de prison, l'avocat et ancien juge, Ahmed Souab, a indiqué que son procès était purement politique et a considéré que la justice était dépourvue des garanties minimales d'indépendance. Dans une publication du 22 juillet 2025, Ahmed Souab a affirmé que les magistrats vivaient, désormais, une situation sans précédent, témoignant d'une profonde destruction de la justice, notamment à travers le refus d'appliquer les décisions du tribunal administratif en lien avec la présidentielle de 2024. Il a pointé du doigt une complicité de l'Ordre national des avocats de Tunisie. L'avocat a estimé que le refus, à trois reprises, d'accepter sa libération provisoire signifiait l'absence de juges indépendants, c'est-à-dire une violation directe de la présomption d'innocence. Selon lui, les magistrats sont devenus partie intégrante du système répressif et ont accepté de jouer le jeu du système en place en participant à des procès politiques montés de toutes pièces. Rappelant qu'il était poursuivi et détenu depuis le 21 avril 2025 pour des crimes terroristes, Ahmed Souab a pris les décisions suivantes : * Refuser de faire appel à la décision de la chambre d'accusation. * Mener son procès en tant que bataille politique sans subterfuge procédural ou masque juridique de manière à démasquer l'absence de légitimité du procès. * Poursuivre sa lutte depuis sa cellule dans le but de dénoncer la tyrannie. Par ailleurs, le comité de soutien d'Ahmed Souab a réitéré son appel à manifester à l'occasion de la fête de la République du 25 juillet 2025. Pour rappel, Ahmed Souab se trouve en prison depuis plus de 90 jours. Le 21 avril 2025, il a été arrêté à son domicile par une dizaine d'agents de police, puis conduit au pôle judiciaire antiterroriste. Cette arrestation serait liée à une déclaration médiatique faite par Ahmed Souab en marge du procès pour complot contre la sûreté de l'Etat, dans lequel il fait partie du comité de défense. Ahmed Souab est connu pour son franc-parler et ses prises de position de principe, qu'il exprime sans détour. Ancien juge administratif et actuellement avocat, il fait partie de ces rares voix en Tunisie qui ne reculent pas devant la défense du droit face aux dérives, à l'arbitraire et aux pressions du pouvoir. Engagé dans la défense des personnes poursuivies dans l'affaire dite de complot contre la sûreté de l'Etat, il a tenu des propos clairs et sans concession sur la situation de la magistrature, dénonçant l'emprise de l'exécutif sur le pouvoir judiciaire.