Alors que plusieurs pays européens, dont la France, l'Espagne et l'Irlande, ont récemment annoncé leur intention de reconnaître officiellement l'Etat de Palestine, l'Italie choisit de temporiser. La Première ministre italienne, Giorgia Meloni, a clairement exprimé la position de son gouvernement : ce n'est pas le bon moment pour une telle reconnaissance. Dans une interview accordée, samedi 26 juillet 2025, au quotidien La Repubblica, la cheffe du gouvernement italien a réaffirmé sa prudence : « Je l'ai dit à plusieurs reprises, y compris au Parlement. Je l'ai dit à l'Autorité palestinienne elle-même et je l'ai également dit à Macron : je crois que reconnaître l'Etat de Palestine, sans qu'il y ait d'Etat de Palestine, pourrait en réalité être contre-productif par rapport à l'objectif ». Giorgia Meloni insiste sur le risque d'illusion : « Si quelque chose n'existe pas » et « est reconnu sur le papier, le problème risque de paraître résolu alors qu'il ne l'est pas ».
Cette position tranche avec celle du président français, Emmanuel Macron, qui a récemment soutenu la reconnaissance de la Palestine. Bien que l'Italie n'ait pas franchi le pas symbolique de la reconnaissance, elle s'aligne progressivement sur une ligne diplomatique plus active. Le 22 juillet, le ministre italien des Affaires étrangères, Antonio Tajani, a cosigné une lettre avec 24 autres pays pour demander « immédiatement » un cessez-le-feu et l'ouverture de l'accès humanitaire à Gaza, en proie à une situation dramatique marquée par la famine et les bombardements. Pour autant, Giorgia Meloni reste ferme : la reconnaissance de la Palestine ne doit pas précéder un véritable processus de constitution d'un Etat. « Tout en étant très favorable à l'Etat de Palestine, je ne suis pas favorable à sa reconnaissance avant un processus de constitution », a-t-elle insisté.