L'émissaire de Donald Trump, Steve Witkoff, est attendu en Russie en milieu de semaine, à quelques jours de l'expiration de l'ultimatum posé par le président américain à son homologue russe Vladimir Poutine pour qu'il arrête la guerre en Ukraine. Cette visite a été jugée lundi 4 août 2025, « importante et utile » par le Kremlin, alors que les relations entre Moscou et Washington connaissent un soudain pic de tensions avec le déploiement vendredi par Trump de deux sous-marins nucléaires, à la suite d'une dispute en ligne avec l'ancien président russe Dmitri Medvedev (2008-2012). La visite de M. Witkoff aura lieu « je pense la semaine prochaine, mercredi ou jeudi », a dit aux journalistes dimanche soir le président américain. Donald Trump a également déclaré que les deux sous-marins se trouvent désormais « dans la région », sans préciser laquelle. Il n'a pas plus précisé s'il s'agissait de sous-marins à simple propulsion nucléaire ou bien de sous-marins équipés d'ogives nucléaires. Réagissant à ce déploiement, le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, a appelé « tout le monde (à) faire preuve d'une grande prudence dans ses déclarations sur le nucléaire ». Estimant que ces deux sous-marins étaient « déjà en service » en permanence, il a indiqué que Moscou ne souhaitait pas se « laisser entraîner dans une telle polémique ». Le chef de cabinet du président ukrainien Volodymyr Zelensky, Andriï Iermak, a lui estimé que « la Russie ne comprend qu'une chose : la force ». Dialogue infructueux Cette démonstration de force intervient alors que Donald Trump a donné la semaine dernière 10 jours, soit jusqu'à vendredi prochain, à la Russie pour qu'elle mette fin à la guerre en Ukraine, sous peine de nouvelles sanctions non précisées. Le président russe a déjà rencontré Steve Witkoff à plusieurs reprises à Moscou, mais les efforts de Donald Trump pour rétablir le dialogue avec le Kremlin n'ont pas porté de fruits. « Nous sommes toujours heureux de voir M. Witkoff à Moscou et toujours ravis d'être en contact avec lui. Nous pensons que ces contacts sont importants, constructifs et utiles », a malgré tout indiqué lundi M. Peskov, ajoutant qu'une rencontre avec M. Poutine n'était « pas exclue ». Le milliardaire républicain Donald Trump, qui avait entamé son deuxième mandat début 2025 en se targuant de pouvoir arrêter la guerre en Ukraine en quelques jours, exprime désormais de plus en plus ouvertement sa frustration à l'égard de Vladimir Poutine. Aux journalistes qui lui ont demandé quel sera le message de M. Witkoff à Moscou et s'il y avait quelque chose que la Russie pouvait faire pour éviter les sanctions, Trump a répondu : « Oui, conclure un accord pour que les gens cessent d'être tués ». M. Trump est menacé d'infliger des « droits de douane secondaires » aux pays qui continuent de faire du commerce avec la Russie, tels que la Chine et l'Inde. Conditions irréconciliables Malgré la pression exercée par Washington, l'offensive russe contre son voisin se poursuit. La Russie a tiré au cours de la nuit 162 drones et un missile sur l'Ukraine, dont la quasi-totalité ont été abattus, a indiqué lundi l'armée de l'air ukrainienne. Côté russe, une attaque de drones ukrainiens a provoqué un incendie dans un dépôt pétrolier de Sotchi, cité balnéaire connue pour avoir accueilli les Jeux olympiques de 2014, selon les autorités locales. Ces attaques croisées ont fait des blessés des deux côtés du front. Vladimir Poutine, qui a toujours rejeté les appels au cessez-le-feu, a affirmé vendredi qu'il souhaitait la paix, mais que ses exigences pour mettre fin à son invasion lancée en février 2022 restaient définies. La Russie exige que l'Ukraine lui cède quatre régions partiellement occupées (Donetsk, Lougansk, Zaporijjia, Kherson), en plus de la Crimée annexée en 2014, et qu'elle renonce aux livraisons d'armes occidentales et à toute adhésion à l'Otan. Des conditions inacceptables pour Kiev, qui veut le retrait des troupes russes et des garanties de sécurité occidentales, dont la poursuite des livraisons d'armes et le déploiement d'un contingent européen. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'est déclaré à plusieurs reprises prêt à rencontrer en personne Vladimir Poutine pour essayer de débloquer les discussions, une proposition pour l'heure écartée par le Kremlin.