Lors d'un entretien tenu dans la soirée du mercredi 6 août 2025 avec la cheffe du gouvernement Sarra Zaâfrani Zenzri, le président de la République, Kaïs Saïed, a prononcé une allocution rappelant l'importance de la solidarité nationale tout en dénonçant « les traîtres et leurs relais ». Dès l'ouverture de la séance, Kaïs Saïed s'est inspiré d'un propos de Taha Hussein : « Les Tunisiens et les Tunisiennes sont face à deux voies, et pas une de plus. Soit, ils poursuivent leur vie comme ils l'ont toujours connue, ne se préoccupant que d'eux-mêmes, de leurs plaisirs et de leurs intérêts, et dans ce cas, qu'ils sachent que c'est un chemin sans issue. Soit, ils entament une vie nouvelle, comme celle qu'ils ont connue après le 14 janvier 2011, fondée sur la solidarité, la coopération et l'élimination des écarts entre riches et pauvres, entre malades et bien portants ». Le chef de l'Etat a salué des exemples récents de solidarité populaire, notamment des automobilistes qui, en réponse aux difficultés de transport, ont inscrit, selon lui, leurs numéros sur leurs véhicules pour proposer des trajets gratuits. Un message entre les lignes aux syndicats qui ont observé récemment une grève dans les transports. « Les Tunisiens et les Tunisiennes donnent chaque jour des leçons… Ils infligent gifle après gifle aux traîtres et aux agents vendus, ainsi qu'à ceux qui les couvrent à l'intérieur ». Sans mentionner directement de partis ou de figures politiques, Kaïs Saïed a réaffirmé son rejet de toute opposition agissant, selon lui, contre les intérêts du pays : « Il y a ceux qui veulent emprunter une voie opposée à celle du peuple. Qu'ils sachent qu'ils s'engagent dans une route sans issue, qu'ils ne parviendront pas à leurs objectifs. Des objectifs qui leur sont dictés par des cercles internes liés à des cercles externes qui ne veulent pour ce pays que la tutelle et le néocolonialisme ». Dans un ton plus engagé, Kaïs Saïed a évoqué la souffrance du peuple tunisien et son droit à obtenir réparation : « Il est du droit du peuple de demander des comptes. C'est un droit légitime au vu de ce qu'il a enduré et des souffrances qu'il nous incombe de soulager. Nous travaillons jour et nuit pour que les citoyens et citoyennes vivent dignement, la tête haute, dans le respect de leurs droits ». Et de promettre : « Le peuple tunisien retrouvera tous ses droits, sans exception. Il les récupérera dans leur intégralité ».
Un communiqué publié à l'issue de l'entretien indique également que plusieurs sujets liés au fonctionnement de services publics ont été abordés. Il est aussi question de « nombreuses pratiques anormales » observées ces derniers temps. Le président a assuré, à ce propos, que « le peuple tunisien connaît les moindres détails » de ce qui se trame et qu'« il fera échouer toutes les tentatives misérables visant à l'humilier ou à enflammer la situation ».