Trois nouveaux journalistes palestiniens ont été tués à Gaza, lundi 25 août 2025, dans des frappes israéliennes visant notamment le complexe médical Nasser à Khan Younès, dans le sud de l'enclave. Al Jazeera a confirmé la mort de son journaliste Mohammad Salama, touché lors du bombardement. Selon des sources médicales palestiniennes, le photographe de Reuters Hossam al-Masri ainsi que la journaliste d'Independent Arabia et AP Mariam Abou Deqqa ont également péri dans la même attaque, qui a coûté la vie à au moins quinze personnes selon un bilan provisoire. Cette nouvelle tragédie survient trois semaines après la frappe israélienne du 10 août qui avait tué quatre journalistes d'Al Jazeera – Anas al-Sharif, Mohammed Qreiqeh, Ibrahim Zaher et Mohammed Noufal – dans une attaque ciblée contre leur tente de presse à Gaza. Depuis le début de la guerre, Israël justifie ces frappes en affirmant qu'« aucun journaliste n'opère réellement à Gaza », accusant les reporters présents d'être des agents affiliés au Hamas. Un narratif relayé par plusieurs capitales occidentales. Pourtant, les organisations de défense de la presse démentent catégoriquement ces accusations. Reporters sans frontières (RSF) et le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) rappellent que plus de 200 journalistes et travailleurs des médias ont été tués à Gaza depuis le déclenchement du conflit, faisant de cette guerre le conflit le plus meurtrier pour la profession dans l'histoire récente. Depuis bientôt 23 mois, l'enclave palestinienne reste totalement interdite aux journalistes étrangers par le gouvernement israélien. Seuls de très rares reportages « embedded » (« embarqués ») sont autorisés : quelques heures passées avec l'armée israélienne, guidés par l'unité du porte-parole de Tsahal. Mais sans aucune liberté de mouvement ni possibilité d'enquête indépendante. « C'est l'une des rares fois dans l'histoire moderne qu'un conflit de cette ampleur ne peut pas être couvert et raconté par des journalistes qui veulent s'y rendre », analyse Laurent Richard, fondateur de Forbidden Stories. « Qu'un pays refuse l'accès à des journalistes étrangers à une zone de guerre, c'est un immense problème démocratique d'accès à l'information ».