Lors de l'événement Parlons Eco organisé par Savoirs Eco, Mohamed Heni El Kadri, Directeur de la Coopération avec l'Union Européenne au Ministère de l'Economie et de la Planification, a mis en avant le rôle central de la production du savoir économique dans la transformation des politiques publiques en Tunisie. Un discours clair, posé, qui rappelle l'importance d'investir dans l'analyse, la recherche et la diffusion des données pour une gouvernance moderne. Un projet stratégique inscrit dans un programme majeur Dès l'ouverture, Mohamed Heni El Kadri rappelle que le projet Savoirs Eco s'inscrit dans un ensemble plus large : le Programme d'appui à la gouvernance économique, doté d'un budget conséquent de 303 millions d'euros. Selon lui, cette composante lancée en 2023 vise à "renforcer les capacités des structures productrices de savoir économique tunisiennes afin d'améliorer la production, la diffusion et la valorisation des analyses économiques". L'objectif est clair : permettre un débat public mieux outillé, fondé sur des données fiables, et soutenir une prise de décision publique plus pertinente. Deux priorités pour structurer l'écosystème du savoir Le projet repose sur une approche articulée autour de deux objectifs spécifiques : * Renforcer l'émergence et les capacités des SPCE, notamment celles engagées dans la recherche analytique. * Accélérer la vulgarisation, la diffusion et l'expérimentation des analyses produites, avec une attention particulière portée aux enjeux de justice sociale. Un travail important déjà accompli. L'intervenant salue "les efforts déployés par l'équipe du projet", rappelant des résultats tangibles : 22 structures soutenues, des dizaines d'actions de renforcement de capacités, 12 formations, 28 initiatives pour améliorer la visibilité scientifique, ainsi que le lancement d'une plateforme dédiée. xxxxxxxxxxxx Gouvernance, évaluation, redevabilité : trois piliers pour restaurer la confiance La table ronde du jour portait sur un triptyque essentiel : gouvernance, évaluation, redevabilité. Trois leviers que Mohamed Heni El Kadri juge déterminants dans la relation entre l'Etat et les citoyens. 1. Gouvernance : plus de coordination et de transparence Pour lui, il est indispensable de travailler à des mécanismes "plus fluides, plus transparents, moins bureaucratiques, basés sur des données vérifiables". 2. Evaluation : mesurer l'impact des choix publics Il insiste sur la nécessité d'une évaluation continue et objective : "Il faut toujours mener des exercices guidés par la rigueur scientifique afin de mesurer l'impact de nos politiques publiques." 3. Redevabilité : une exigence au service du public La recherche produite par les structures du savoir doit contribuer à éclairer les choix et à justifier les décisions publiques. Une manière de renforcer la confiance et de soutenir une gouvernance qui dialogue avec la société. Vers une administration plus moderne et plus performante En conclusion, Mohamed Heni El Kadri formule un souhait : que cet atelier soit "fructueux, riche en échanges et porteur d'idées concrètes pour une administration moderne et plus performante." Il appelle également à de nouvelles synergies entre les mondes scientifique et administratif, deux espaces complémentaires pour construire des politiques publiques mieux ancrées dans le réel. Un message qui s'inscrit dans une dynamique nationale : celle d'une Tunisie qui cherche à professionnaliser davantage sa gouvernance et à placer la production du savoir économique au cœur de la décision publique.