Le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) a exprimé, jeudi 28 août 2025, sa ferme condamnation de l'interview réalisée par la journaliste tunisienne Rim Bougamra avec le ministre israélien Avraham Moshe Dichter, diffusée sur la chaîne Al-Arabiya. Dans son communiqué, le SNJT a rappelé que cette initiative intervient dans un contexte marqué par la poursuite de l'agression israélienne contre le peuple palestinien, notamment dans la bande de Gaza, qui a fait des dizaines de milliers de morts et de blessés, en majorité des civils. Parmi eux figuraient, selon la même source, 254 journalistes tombés dans l'exercice de leur devoir professionnel. Le Syndicat a estimé que cette démarche constituait une violation flagrante de l'éthique professionnelle et des chartes déontologiques tunisiennes et internationales. Il a souligné qu'elle représentait également une atteinte manifeste au consensus national rejetant toute forme de normalisation avec Israël. Le SNJT a affirmé qu'aucun impératif journalistique ni intérêt public ne pouvait justifier l'octroi d'une tribune à un responsable d'un gouvernement accusé de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité. Selon lui, un tel entretien n'a apporté aucune valeur ajoutée sur le plan de l'information et s'est transformé en une plateforme de « blanchiment de l'occupation » et de manipulation de l'opinion publique.
L'organisation a également considéré que la diffusion de cette interview ne relevait pas d'un simple choix éditorial isolé, mais d'une décision à caractère politique, maquillée en démarche médiatique. Elle a estimé qu'elle servait des agendas de normalisation en contradiction avec la volonté populaire et professionnelle arabe. Le Syndicat a rappelé que les journalistes tunisiens sont tenus, sur les plans moral et professionnel, de respecter la position historique du peuple tunisien en faveur du soutien inconditionnel à la cause palestinienne et du rejet total de toute forme de normalisation, qu'elle soit politique, culturelle ou médiatique. Enfin, le SNJT a affirmé que la véritable pratique journalistique consiste à défendre les causes justes et à donner la parole aux victimes et aux peuples opprimés, en particulier au peuple palestinien et à sa résistance. Il a appelé les journalistes à s'abstenir de tout entretien avec des responsables israéliens, à soutenir la narration palestinienne et à couvrir avec professionnalisme la lutte du peuple palestinien.