Le rapport du ministère de l'Industrie, des Mines et de l'Energie, publié récemment, dresse un tableau préoccupant de la situation énergétique nationale à fin juillet 2025. Le taux de dépendance énergétique s'est établi à 63%, contre 57% un an plus tôt. Hors redevance sur le transit du gaz algérien, ce taux grimpe à 72%, contre 68% en 2024. Les ressources d'énergie primaire ont atteint 2,1 millions de tonnes équivalent pétrole (Mtep) à fin juillet 2025, soit une baisse de 7% par rapport à la même période de l'année précédente. Ce recul s'explique principalement par la diminution de la production nationale de pétrole brut et de gaz naturel. Ces deux sources demeurent toutefois dominantes, représentant ensemble 68% des ressources primaires. La part des énergies renouvelables (produite par la Société tunisienne de l'électricité et du gaz (Steg), le secteur privé et l'autoproduction) reste marginale, avec seulement 3% des ressources primaires. Quant à la redevance sur le transit du gaz algérien, qui constitue un apport important au bilan énergétique, elle a reculé de 13% entre juillet 2024 et juillet 2025.
Du côté de la demande, la consommation d'énergie primaire a progressé de 6% sur un an : la demande de gaz naturel a bondi de 10% et celle des produits pétroliers a légèrement augmenté de 1%. La structure de cette demande évolue lentement : les produits pétroliers sont passés de 50% à 48% du mix, tandis que le gaz naturel a gagné du terrain, atteignant 51% contre 49% un an plus tôt. Conséquence de ces déséquilibres, le déficit énergétique primaire s'élève à 3,5 Mtep à fin juillet 2025, en hausse de 16% par rapport à la même période en 2024.