La faculté de droit et des sciences politiques de Tunis et la faculté des sciences économiques et de gestion de Tunis ont publié un communiqué conjoint rappelant aux étudiants, à l'occasion de la rentrée universitaire 2025-2026, l'obligation de respecter les règlements intérieurs de leurs établissements. Les deux facultés préviennent que toute infraction donnera lieu à des sanctions disciplinaires. Le communiqué insiste sur plusieurs points, dont l'obligation de présenter sa carte d'étudiant à l'entrée, l'interdiction d'introduire des véhicules privés ou des personnes étrangères à la faculté, ainsi que le respect des enseignants, du personnel administratif et des agents. Une large partie du texte est consacrée à la tenue vestimentaire, l'administration interdisant l'accès aux étudiants vêtus de pantalons déchirés, de jupes courtes, de shorts, de tenues de soirée ou de maquillages jugés excessifs. Les étudiants sont également appelés à préserver la propreté des locaux et à éviter toute dégradation des infrastructures.
Ce rappel survient alors que des mesures similaires ont été annoncées récemment dans d'autres établissements universitaires. L'administration de l'Institut supérieur de la mode de Monastir avait, en effet, publié le 16 septembre 2025 un communiqué interdisant aux étudiants et étudiantes l'accès aux cours et aux services administratifs en cas de port de vêtements jugés « non conformes ». Mais le texte signé à Tunis a suscité une vive polémique sur les réseaux sociaux. Au-delà des critiques sur la forme – certains internautes se sont amusés de l'erreur « chortes » au lieu de shorts –, c'est surtout le fond qui a été contesté. Plusieurs étudiants et militants ont dénoncé une tentative de « mise sous tutelle des corps et des libertés individuelles ». Le communiqué est surtout critiqué pour ses restrictions jugées arbitraires sur la tenue vestimentaire et l'apparence des étudiants. Des voix dénoncent une dérive vers une « police du goût », contraire aux libertés individuelles et aux principes de pluralité et de liberté académique garantis par le droit international.