En quelques jours, quatre voix internationales — Turquie, Etats-Unis, Jordanie et Panama — ont cité la Tunisie parmi les pays visés par des attaques attribuées à Israël. Depuis Doha, le président turc Recep Tayyip Erdoğan avait affirmé sur X : « Après la Palestine, Israël a attaqué le Liban, le Yémen, l'Iran et la Syrie. Il a également pris pour cible des navires civils au large des côtes tunisiennes, puis à Doha ». Tom Barrack, envoyé spécial américain pour la Syrie, a déclaré à Sky News Arabia : « Israël attaque la Syrie, il attaque le Liban et il attaque la Tunisie ». À New York, le roi Abdallah II de Jordanie, s'exprimant devant la 80ᵉ session de l'Assemblée générale des Nations unies, a accusé Israël de bafouer la souveraineté régionale : « Le gouvernement israélien ne tient aucun compte de la souveraineté des autres Etats, comme on l'a vu au Liban, en Iran, en Syrie, en Tunisie et tout récemment au Qatar ». Le 11 septembre 2025, au Conseil de sécurité de l'ONU, le représentant du Panama a condamné les deux incidents survenus à Sidi Bou Saïd contre la flottille Soumoud. Après avoir présenté ses condoléances aux victimes qataries de l'attentat israélien à Doha, il a mis en garde contre une spirale régionale de violence : « Il aurait pu y avoir également des victimes provenant d'autres pays amis… Cette spirale se traduit aussi par les attaques qui ont visé la flottille Soumoud à Tunis ».
Ces réactions internationales trouvent leur origine dans les nuits des 8 et 9 septembre 2025, lorsque deux navires de la flottille Soumoud, au mouillage à Sidi Bou Saïd et destinés à Gaza, ont été la cible d'incidents mystérieux. Des objets lumineux tombant à la verticale avaient provoqué des incendies à bord. Des témoins avaient évoqué des projectiles lancés par drones. Le navire amiral Family fut touché la première nuit. Le lendemain, l'Alma, battant pavillon britannique et transportant neuf militants pro-palestiniens, subissait le même sort. Aucun blessé n'a été recensé, mais les organisateurs avaient dénoncé des « attaques » portant, selon eux, la signature d'Israël. La Marine nationale tunisienne s'était rendue sur place sans livrer de détails. Le ministère de l'Intérieur avait d'abord minimisé le premier incendie en parlant d'un « accident banal » dû à un mégot de cigarette. Mais après le second incident, un communiqué officiel publié le 10 septembre avait reconnu « un acte prémédité » et annoncé l'ouverture d'une enquête pour identifier les commanditaires. À aucun moment, Tunis n'a officiellement accusé Israël.
Un nouvel acteur européen s'est exprimé : le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, a menacé de réagir à toute action israélienne contre la flottille internationale Soumoud, rappelant son caractère pacifique et humanitaire. Madrid a assuré qu'elle offrait une protection diplomatique et consulaire à ses ressortissants embarqués, et a chargé son ambassadeur en Tunisie d'enquêter sur les « attaques par drones qui ont visé les navires au large de Sidi Bou Saïd ». L'Espagne, avec seize autres pays, avait déjà appelé à garantir la sécurité des participants et mis en garde contre toute violation du droit international.