L'avocat Sami Ben Ghazi a annoncé, mardi 30 septembre 2025, que la chambre criminelle a décidé de reporter l'audience de l'avocate et chroniqueuse Sonia Dahmani. Le procès devait initialement se tenir aujourd'hui, dans l'affaire qui l'oppose à l'administration pénitentiaire. La veille de cette audience, sa sœur Ramla Dahmani avait publié un long message sur les réseaux sociaux, appelant à la solidarité et dénonçant les conditions de détention « inhumaines » auxquelles est soumise l'avocate. « Demain, Sonia risque jusqu'à dix ans de prison pour avoir simplement demandé un peu d'humanité. Dix ans pour avoir dit la vérité », écrit-elle. Ramla Dahmani estime que sa sœur est poursuivie « comme si elle avait du sang sur les mains », alors que son seul tort, selon elle, a été de dénoncer la réalité des prisons tunisiennes, décrites comme « des lieux de misère, d'humiliation et de souffrance ». « Depuis qu'elle est en prison, son corps lâche », écrit la sœur de Sonia Dahmani, décrivant une santé en déclin marqué par le diabète, l'hypertension, des douleurs chroniques et désormais une détresse respiratoire sévère. La cellule où elle est incarcérée est présentée comme insalubre : « vingt mètres carrés saturés d'humidité, de poussière, d'égouts qui débordent régulièrement ». Pour Ramla Dahmani, ces conditions constituent « un cloaque où on les laisse macérer, jour après jour ». Elle conclut en appelant à la mobilisation citoyenne devant le tribunal, exhortant les Tunisiens à montrer à Sonia Dahmani qu'elle « n'est pas seule, qu'elle n'est pas oubliée ».