Il y a peu de temps, on écrivait dans ces mêmes colonnes que l'Etat sioniste est internationalement isolé, tant au niveau des peuples qu'à celui des institutions. La preuve vient d'en être donnée par la multiplication des manifestations sur les places et les rues européennes et le courage de continuer la route de la flottille Global Soumoud, malgré les menaces et l'attaque. Les preuves d'isolement se sont encore manifestées pendant le discours de Netanyahu devant l'Assemblée générale de l'ONU, vendredi 26 septembre, à New York. Dès son apparition sur la tribune, la plupart des délégués des pays membres l'ont conspué, avant de quitter bruyamment la salle en signe de protestation contre l'occupation barbare et le génocide perpétré à Gaza. Tout le monde a compris que le boucher de Gaza pressentait l'épreuve et l'hostilité (légitime) des représentants à l'ONU, mais il s'adressait avant tout au président des Etats-Unis et à son opinion publique. Pendant cette session, un autre événement inédit a défrayé la chronique et vient corroborer davantage les preuves de l'isolement de l'Etat voyou. Le président colombien, Gustavo Petro, du haut de la tribune, a prononcé un discours éclatant et puissant dénonçant le génocide et qualifiant Netanyahu d'assassin déterminé à commettre un nettoyage ethnique. On gardera de ce discours une phrase forte et claire que l'Histoire retiendra: «Il n'y a pas de race supérieure, messieurs, il n'y a pas de peuple élu de Dieu...Le peuple élu de Dieu, c'est toute l'humanité». Fin de partie. Trois jours plus tard, le monde attendait la fin d'une pièce (probablement préparée d'avance) : le président Trump invitait Netanyahu à la Maison-Blanche (la 4e entrevue) pour lui présenter son plan de paix en 20 points pour le Moyen-Orient. Premier constat : l'idée saugrenue de vider Gaza de ses habitant et de la transformer en Riviera est abandonnée (ou reportée). Deux, dans ces nouvelles mesures, il est clair que Trump a mis la barre trop haut. Parmi les points difficiles, on soulignera notamment que le Hamas, dès qu'il aura libéré tous les otages (contre la libération de Palestiniens), sera définitivement exclu de la gouvernance de Gaza. Le plan prévoit encore le déploiement immédiat d'une «force internationale de stabilisation» dans la bande de Gaza, avec le soutien des Etats arabes. Il est question aussi de la création d'une «zone économique spéciale», avec des tarifs douaniers et des taux d'accès préférentiels, etc. Suspense ! Netanyahu va-t-il l'accepter ou non ? Sans tarder, ce dernier annonce dans la conférence de presse organisée à l'occasion avec son parrain qu'il apportait son soutien à cette proposition de paix pour Gaza (le gâteau est tentant) mais le bourreau, toujours insatiable, ajoute quand même des conditions. Celles-ci soulignent qu'il récupérera tous les otages, vivants et en bonne santé, tandis que son armée Tsahal restera dans la majeure partie de la bande de Gaza. A ces conditions, il ajoute le bannissement pur et simple du Hamas et tous ceux qui l'ont servi (entendez le président de l'Autorité palestinienne). Et...cerise sur le gâteau, le boucher indique qu'en cas de refus du plan par le Hamas, il aura les mains libres pour finir le travail. Autrement dit, raser Gaza. Suspense hallucinant : quelle sera la réponse du Hamas ?