Quatre parlementaires américains ont interpellé le président de la République, Kaïs Saïed, au sujet de l'avocate et chroniqueuse Sonia Dahmani. Dans une lettre datée du 29 septembre 2025, le sénateur démocrate Dick Durbin, accompagné de ses collègues Adam Schiff (démocrate), Bill Cassidy (républicain) et du représentant Jim McGovern (démocrate), ont exprimé leur « profonde préoccupation » face à la détention de l'avocate tunisienne. Les élus rappellent que Sonia Dahmani a été arrêtée en mai 2024 pour ses prises de position médiatiques et condamnée à près de cinq ans de prison en vertu du décret-loi 54. Elle devait comparaître le 30 septembre devant une nouvelle audience, où elle encourt dix années supplémentaires, mais celle-ci a finalement été reportée. « Nous vous exhortons à faire preuve de compassion et de leadership (…) afin de lui accorder une libération humanitaire pour le temps déjà purgé », écrivent les parlementaires, estimant qu'une telle décision contribuerait à « lever un point de désaccord inquiétant entre nos deux nations ».
La lettre souligne également des inquiétudes concernant les conditions de détention de Sonia Dahmani à la prison de la Manouba. Les élus évoquent des allégations de traitements dégradants, de privation de soins médicaux et de restrictions sévères sur les visites. Ils s'alarment aussi de la condamnation à deux ans de prison, par contumace, de sa sœur Ramla Dahmani pour l'avoir défendue publiquement. « En tant que berceau symbolique du printemps arabe, la Tunisie a longtemps été considérée comme un point lumineux pour les aspirations démocratiques », écrivent les signataires, appelant à une résolution rapide du cas Dahmani.
Le sénateur Dick Durbin, qui multiplie depuis plusieurs mois les mises en garde contre un « recul démocratique » en Tunisie, avait déjà cosigné au printemps une résolution au Sénat américain consacrée à la situation du pays.