Contrairement aux mouvements internationaux de soutien aux membres de la flottille Al Soumoud, la députée à l'Assemblée des représentants du peuple (ARP), Fatma Mseddi, et l'ancienne ministre de l'Education, Salwa Abbasi, n'ont pas caché leur hostilité envers la flottille, et plus particulièrement envers le militant Wael Naouar ce jeudi 2 octobre 2025. Fatma Mseddi a réagi à la vidéo diffusée sur les réseaux sociaux dans laquelle Wael Naouar s'adressait aux autorités maritimes israéliennes au nom de la flottille Al Soumoud, rappelant son caractère humanitaire et dénonçant l'illégitimité de toute tentative d'interception. La députée n'a pas pu retenir sa critique et a commenté la vidéo en affirmant que la Tunisie n'entretient aucune relation avec Israël et que cette « tentative d'engager un dialogue avec Israël » ne reflète selon elle que la volonté de normaliser les relations avec ce pays.
Cette publication de la députée a immédiatement déclenché une vague d'indignation sur les réseaux sociaux, les internautes déplorant ses propos, surtout dans un contexte où les appels aux autorités tunisiennes se sont multipliés pour protéger leurs ressortissants participant à la flottille. Il convient de rappeler que Wael Naouar avait conclu son message par : « Vive la Palestine libre », ce qui a accentué la polémique autour de l'intervention de Fatma Mseddi.
Quant à l'ancienne ministre de l'Education, Salwa Abbassi, elle s'en est pris à l'épouse de Wael Naouar, Jawaher Channa. Dans un post sur Facebook, l'ancienne ministre a écrit : « Oh Jawaher, ton mari sera bientôt dans un hôtel européen cinq étoiles, il boira du champagne et reviendra vers toi chargé de chocolats. » Salwa Abbassi a accompagné ces propos d'une vidéo de Jawaher Channa appelant à l'intervention diplomatique tunisienne pour protéger l'équipage tunisien de la flottille auprès des autorités israéliennes.
Dans une deuxième publication publiée ce matin, l'ancienne ministre met en garde contre une supposée stratégie ennemie : laisser passer une flottille jusqu'aux eaux de Gaza pour ensuite accuser ses activistes, justifier des frappes ou des arrestations, et instrumentaliser leur détention comme levier diplomatique. «Il n'y a aucune clémence chez un régime sauvage… on trouvera un prétexte pour le bombardement ou pour des arrestations réelles », a-t-elle écrit. Elle ajoute : «Les activistes de la flottille détenus vont bien pour l'instant parce que l'entité veut s'en servir comme 'carte' pour feindre l'humanité (...) Tandis que l'aide n'est pas arrivée et que la Palestine n'est pas libérée, Gaza sera occupée et ajoutée aux autres terres occupées ». Salwa Abbassi estime aussi qu'il s'agit de manœuvres dangereuses pour la région (notamment Tunisie et Algérie) et se dit sceptique quant à l'efficacité humanitaire réelle des actions affichées. «Le danger menace maintenant la Tunisie… que dire de la reconnaissance de celle‑ci comme Etat ?»