La condamnation à mort prononcée, mercredi 1er octobre 2025, par la chambre criminelle du tribunal de première instance de Nabeul à l'encontre d'un citoyen pour des publications sur Facebook a déclenché un véritable tollé sur les réseaux sociaux. Le président de la Ligue tunisienne des droits de l'Homme (LTDH), Bassem Trifi, a fermement dénoncé ce jugement, rappelant que l'affaire ne relevait pas du pôle antiterroriste, celui-ci s'étant dessaisi en raison de l'absence de caractère terroriste. Selon lui, la page Facebook du prévenu, simple travailleur journalier et père de trois enfants, ne comptait que très peu d'abonnés. Il a également indiqué que le magistrat ayant prononcé la peine avait depuis été muté et déchargé de ses fonctions. L'avocat Samir Dilou, a lui aussi exprimé son indignation. Dans un message publié sur Facebook, il a souligné le caractère disproportionné de la sentence, estimant qu'il s'agissait d'une grave dérive judiciaire : une condamnation capitale fondée sur de simples publications en ligne. Sur les plateformes sociales, de nombreuses figures publiques et internautes ont réagi. Le journaliste Haythem El Mekki a ironisé sur le sort d'« un citoyen ordinaire condamné à mort pour des publications », fustigeant ceux qui justifient ce type de verdicts au nom de la loi.
D'autres utilisateurs ont comparé les peines prévues pour « outrage à la divinité » – souvent limitées à quelques mois de prison – avec la sévérité extrême appliquée à un citoyen ayant insulté le président. « Insulter Dieu : six mois. Insulter le président : la peine de mort », a résumé l'un d'eux.
Certains ont dénoncé une « sacralisation du président élu », estimant qu'aucun responsable politique ne devrait être placé au-dessus de la critique. Beaucoup ont évoqué une dérive autoritaire, allant jusqu'à comparer la situation à celle de la Corée du Nord. Ce verdict constitue un dangereux précédent en matière de liberté d'expression en Tunisie, dénoncent nombreux internautes.