L'expert-comptable Maher Gaida est revenu, jeudi 9 octobre 2025, sur le système fiscal tunisien et les réformes nécessaires à sa refonte. Invité de l'émission Midi Express, M. Gaida a d'abord dénoncé l'instabilité législative dans le domaine fiscal et budgétaire. « Le Tunisien est doublement agressé par les impôts », a-t-il déclaré, dénonçant la pression exercée sur la majorité des contribuables. Il a également déploré la complexité des textes fiscaux et la difficulté de leur compréhension. « Aujourd'hui, je paie deux fois l'impôt : la première fois en tant que contribuable, la seconde pour bénéficier du droit à l'éducation, au transport ou à la santé… », a-t-il critiqué, regrettant la baisse de la productivité des services publics face à l'augmentation de la pression fiscale. M. Gaida a par ailleurs appelé à présenter un compte rendu complet des anciens plans de développement avant d'en entamer de nouveaux. « Si nous ne disposons pas d'une comptabilité transparente, nous ne pouvons pas avoir une loi de finances transparente », a-t-il souligné, appelant les autorités à appliquer les normes internationales en matière de comptabilité publique. L'expert a également estimé que la loi de finances devrait être, avant tout, « une loi économique par excellence ». « Moi, en tant qu'expert, j'ai baissé les bras, car notre système fiscal n'est plus fondé sur la citoyenneté », a-t-il déploré, rappelant que la majorité des contribuables sont soumis à une retenue à la source, ce qui les empêche de percevoir concrètement l'impact de leur contribution. « Il faut que le citoyen se rende, à la fin de l'année, à l'administration pour verser son impôt. C'est ainsi qu'il pourra suivre la gestion des contributions collectives », a-t-il ajouté. S'adressant à l'administration, Maher Gaida a conclu : « Vous êtes devenus une machine administrative qui ne consomme que des rémunérations. Nous n'avons pas la contrepartie de notre contribution, et nous en sommes arrivés à un stade où nous payons pour que l'on complique nos besoins. »