Cela pourrait friser la polémique et sentir le débauchage de compétences à plein nez. Mondialisation et concurrence ardue obligent, rien ne devrait empêcher une entreprise de débaucher un haut cadre chez son concurrent. Cela se voit souvent dans toutes les entreprises du monde et en Tunisie également, comme c'était le cas l'année dernière chez des concessionnaires automobile ou encore chez nos opérateurs téléphoniques. Le secteur bancaire tunisien semble avoir été ménagé de cette histoire. Du moins, il n'y a pas eu de débauchages médiatisés. Nous apprenons cependant coup sur coup qu'il y a au moins deux grands cadres de l'UBCI qui sont passés à la BIAT. Il s'agit de M. Fethi Mestiri (qui devrait assurer l'ouverture de la BIAT en Algérie) et, tout récemment, de M. Thameur Derbel, qui devrait être nommé secrétaire général de la BIAT, alors qu'il occupait le poste de Secrétaire Général Adjoint de l'UBCI. A l'UBCI, M. Derbel a également occupé le poste de DG d'UBCI Leasing. Contacté par Business News, M. Derbel n'a pas désiré communiquer sur le sujet. Nous avons cependant contacté un haut responsable dans la première banque privée tunisienne qui nous a confirmé la recrue des deux personnes en question, mais a fermement démenti toute action de débauchage. « Ce n'est nullement le style de la BIAT qui a beaucoup de compétences et de hauts cadres pour ne pas avoir à venir à ce genre de pratiques », nous dit-il. En ce qui concerne M. Mestiri, notre source nous informe qu'il a quitté depuis un bon bout de temps l'UBCI pour rejoindre BNP Paribas avec laquelle il a ouvert la filiale algérienne. « Quand nous l'avons recruté, il était libre de tout engagement et nous ne pouvions pas laisser passer une compétence si expérimentée et aux faits du paysage bancaire algérien », nous précise-t-il. En ce qui concerne M. Derbel, notre source nous informe qu'il a démissionné de son plein gré de l'UBCI pour des raisons qui le regardent et qu'il était donc également libre de tout engagement. Le secrétaire général de la BIAT, M. Noureddine Yaïche, partant à la retraite, la candidature au poste de M. Derbel tombait du coup à point. Il ne s'agirait donc d'aucune politique particulière de débauchage chez la BIAT, comme plusieurs sources bancaires auraient pu croire. La chose n'a rien cependant de contraire à la morale ou de concurrence déloyale, mais on se refuse de la pratiquer à la première banque privée en Tunisie. Nizar Bahloul (avec Samir Belhassen)