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Tunisie : les journalistes face à l'administration qui ne communique pas
Publié dans Business News le 16 - 06 - 2009

Les chargés de la presse dans les organismes institutionnels se trouvent sur le banc des accusés. Ils n'accomplissent pas convenablement leur mission à cause de plusieurs facteurs. Parmi les raisons de cette carence, le pouvoir dissuasif de l'administration qui s'oppose à la libre circulation de l'information. La dérive est accentuée par la mentalité "quincaillerie et tuyauterie", selon un expert dans le domaine, de certains et le contrôle des sites web par des éléments étrangers à la communication. La pesanteur est préjudiciable aux rapports qui
doivent être établis entre journalistes et attachés de presse. La confiance s'en ressent au plus haut point. Les accusations et les contre accusations fusent.
Un sondage a été effectué en 2006 auprès de 400 attachés de presse d'institutions publiques. Il met l'accent sur une importante défection face à l'usage des TIC par les entreprises publiques tunisiennes. Seulement 60% de ces entreprises possèdent un site web. Sur cette moyenne, la responsabilité de la gestion des sites est confiée pour 66,7% des cas à des personnes étrangères aux services d'information contre 25,6% aux communicateurs en contact direct avec les journalistes.
Il faut noter aussi que 73,2% des attachés de presse ont la possibilité de se servir d'un ordinateur au bureau. Seulement 60,3% d'entre eux disposent d'un ordinateur personnel à domicile. Ils sont 86% à publier sur le site web les informations relatives à leur institution. 50,5% des chargés de la presse ont la possibilité de naviguer sur le net au bureau. 28,9% correspondent avec les journalistes via la messagerie électronique.
Deux événements d'importance survenus la semaine dernière échappent toujours, ce lundi 15 juin 2009, à l'attention du proposé au portail de l'investissement (www. investissement.tn) : l'inauguration, par le président de la République, du Port Financier de Tunis et le classement de la Tunisie à la tête des pays africains en terme de compétitivité. Un communicateur n'aurait pas commis cet impair.
Un autre exemple édifiant du dysfonctionnement entre le système informatif et le système communicationnel et la primauté des journaux en ligne sur la presse classique. Il s'agit de ce ratage monstre qui vient de se produire :
Jeudi 11 juin, le Forum économique mondial, la Banque mondiale et la BAD publient un rapport qui classe la Tunisie premier pays africain au niveau de la compétitivité. L agence marocaine MAP publie l'information mais colorée a la marocaine. Le même jour, Business News reprend l'information sur la MAP et la met à la sauce tunisienne. Jeudi également, Globalnet reprend l'info de la MAP et la met en lien vers la MAP.
Le site tunisien Dev Export reprend le tout vendredi, alors qu'aucun article ne parait sur la presse papier ni le vendredi, ni le samedi. Samedi à 19H, première info répercutée par l'agence Tunis Afrique Presse (TAP). Ce n'est que dimanche que les premières retombées sur les quotidiens sont apparues, après intervention.
L'information économique a fait pourtant l'objet d'une importante conférence il y a quelques semaines. On est en droit de s'interroger sur le rôle des ingénieurs quincaillers dont regorgent les institutions publiques et sur leur relation avec la veille médiatique. Il convient de noter également que l'interactivité, l'une des caractéristiques des TIC, fait cruellement défaut sur le web des ministères et des entreprises publiques. La mise à jour n'est faite que sur ordre administratif.
Le dysfonctionnement entre le système informatif et le système communicationnel continuera à exister tant qu'une symbiose n'est pas assurée entre administration, services techniques et chargés de la communication. Si ces compartiments n'accordent pas leurs violons et s'ils persistent à entretenir des relations d'adversité et de conflit, on aura beau gloser sur l'accès aux sources de l'information, d'autres ratages criminels se commettront.
Pour promouvoir la communication entre journalistes et attachés de presse, il est important de suppléer ces carences par un équipement judicieux, la généralisation de l'usage de l'Internet à toutes les entreprises publiques et privées, la formation adéquate des chargés de la communication au sein de ces entreprises et surtout la réservation stricte de la gestion des sites web à des communicateurs, à l'exclusion de toute autre personne, fussent-elles spécialistes en informatique.
Plusieurs insuffisances ont été constatées au cours du stage de formation à l'adresse des attachés de presse et des chargés de la communication au sein des institutions publiques, organisé du 8 au 13 juin 2009 par le Centre africain de perfectionnement des journalistes et des communicateurs (CAPJC). L'analyse de quelques sites institutionnels a démontré qu'aucune attention n'est accordée à l'utilisateur, à l'usager et au public, les cibles qui doivent normalement être touchées.
« Ce sont des sites "parapheurs", des sites "dépliants" où il n'y a guère de place pour l'information, pour l'actualité. L'absence d'un spécialiste de la communication est évidente », a commenté l'un des formateurs.
Au delà de l'insuffisance des moyens techniques, logistiques et fonctionnels, la communication boite pour des considérations strictement humaines. L'attaché de presse peine à concilier les directives du responsable ; la main mise des services techniques et les besoins du journaliste qui doit lui-même tenir compte des attentes du lecteur, téléspectateur, internaute… La question de la confiance se pose avec acuité. La parcimonie de l'information, distillée au compte gouttes d'un côté et l'exigence d'une information pertinente et crédible de l'autre, créent un fossé rarement franchissable entre l'attaché de presse et le journaliste. Le conflit d'intérêt crée une atmosphère qui perturbe énormément la communication.
La semaine de formation initiée par le CAPJC est venue à point nommé pour lever le voile sur les contradictions que vivent au quotidien les attachés et chargés de la presse auprès des institutions officielles. Les participants ont eu l'occasion de se mettre en question. Ils ont longuement réfléchi et débattu des problèmes, à l'aide de formateurs chevronnés et maîtrisant parfaitement leur dossier, Salaheddine Dridi et Sami Badreddine, universitaires. Ils ont enrichi leurs connaissances et certainement appris à mieux communiquer. Ils ont pris conscience, également, de la nécessité d'agir des initiatives et d'aller vers le journaliste plutôt que d'être sollicités. Il faut espérer que la cohésion prendra le dessus sur le dysfonctionnement et que les chargés de la communication accomplissent convenablement leur tâche.


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