En 2009, environ 16 500 cas de fraude d'électricité ont été enregistrés par les services de la Société Tunisienne de l'Electricité et du Gaz (STEG), soit le même nombre de cas enregistrés en 2008. Hédi Rezgui, chargé de la direction régionale de la distribution de l'Electricité et du Gaz, nous a fait savoir, lors d'un entretien tenu au siège de la STEG, que la fraude d'électricité est loin d'être le sport favori des Tunisiens. Cependant, il a précisé que les cas de pertes ou de fraude dans la consommation de l'électricité sont passés de 5000 cas en 2005, générant des pertes commerciales non facturés de 2,5 millions de dinars, à 16500 cas en 2009 générant ainsi 12MDT. "Les montants, considérés comme des pertes commerciales non facturées, ont été récupérés par la STEG mais il ne s'agit, en aucun cas, de pénalités. Ils sont calculés sur la base de deux facteurs : la puissance de compteur et la période estimée de la fraude", a-t-il précisé. M. Rezgui a expliqué que la fraude bat son plein dans le Grand Tunis, étant donné que le 30% des cas sont enregistrés dans cette région. Les fraudeurs, pour la plupart, sont soit des locataires ou des petits commerçants. Par ailleurs, d'après M. Rezgui, les changements socioculturels ont fait éclore cette mentalité opportuniste. "Vous pouvez imaginer la charge supportée par la STEG, quant aux missions d'inspection que nous dispatchons dans les différents districts. Pour chaque mission, il y a une équipe technique, hautement qualifiée et assermentée, qui assure les inspections. Parfois ces équipes sont renforcées par des experts. Souvent, nous acceptons d'aller directement vers les solutions pacifiques si le client/fraudeur accepte de régler les kilowattheures volés. Dans le cas contraire, nous sommes obligés de couper l'électricité à ceux qui ne veulent pas payer et de déposer une plainte », a-t-il dit. Il a souligné, en outre, que chaque compteur fraudé sera changé par un compteur numérique. En réponse à une question posée par Business News, sur les projets de la STEG quant à la généralisation de ce genre de compteurs, M. Rezgui nous a fait savoir, qu'un tel programme nécessite au moins 5 ans. "Changer 3 millions de compteurs électromécaniques, ce n'est pas une tâche facile. Ça demande du temps et un investissement important. Ceci n'empêche pas de dire, nonobstant ces contraintes, que la STEG, depuis 2008, s'est penchée sur la généralisation des compteurs numériques, difficiles à frauder. W.A.F