L'introduction en bourse de Tunisiana n'est toujours pas officiellement décidée, en dépit des déclarations de presse de ses actionnaires et des démarches déjà entamées. Il semble qu'il y ait quelques divergences par rapport à l'évaluation de l'entreprise et des parts à introduire. Selon une déclaration de Naguib Sawiris, patron d'Orascom actionnaire à 50% de Tunisiana, l'introduction tournerait autour de 20-30%. Dans une interview accordée à Business News, Yves Gauthier, DG de Tunisiana, a déclaré que les deux actionnaires de Tunisiana demeureront à égalité après l'introduction en bourse, si elle a lieu. Une nouvelle donne est cependant venue s'ajouter hier, mercredi 24 février, lors du conseil des ministres présidé par le chef de l'Etat. Ce Conseil a examiné un projet de loi portant encouragement des entreprises à entrer en bourse et ce en permettant aux sociétés qui introduisent leurs actions ordinaires à la bourse des valeurs mobilières de Tunis, à travers l'ouverture de leur capital au public dans une proportion minimale de 30 %, de bénéficier d'un abaissement de l'impôt sur les sociétés à un taux de 20 % pour une période de cinq ans, à partir de l'année de l'entrée en bourse, à condition que l'opération d'introduction ait lieu avant le 31 décembre 2014. Si les actionnaires de Tunisiana révisent leur stratégie en augmentant la part à introduire (au lieu de 20-30%, ils introduisent plus que 30%), ils auront tout à gagner et, quasiment, rien à perdre ! C'est paradoxal, mais il faut savoir que l'impôt sur les bénéfices des sociétés est de 30% en Tunisie et de 35% pour les sociétés de télécommunications. Or si Qtel et Orascom introduisent plus que 30% de leurs actions, les dividendes qu'ils récoltent de Tunisiana n'en souffriront vraisemblablement pas, puisque leur entreprise ne paiera désormais que 20% d'impôt ! A la différence qu'ils auront levé, entre-temps, un beau pactole sur la Bourse de Tunis. Naturellement, une introduction en bourse obéït à plusieurs critères et non pas seulement la reconduction de cette disposition. Toujours est-il, il est bon de noter qu'aussi bien à leur arrivée qu'à leur éventuel départ, les investisseurs étrangers sont plus que chouchoutés par le système fiscal fortement incitatif !