Un atelier régional sur l'évaluation des politiques d'efficacité énergétique dans la région MENA se tient les 15 et 16 mars 2010 à l'hôtel Sheraton à Tunis. Il est organisé par l'Agence nationale pour la maîtrise de l'énergie (ANME) et le Programme des Nation Unis pour le Développement (PNUD) en collaboration avec le Conseil mondial de l'Energie (CME) et l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME). L'ouverture de cet atelier s'est effectuée en présence de Benaîssa Ayadi, directeur général de l'ANME, de Mohamed Akrout, directeur général de l'Energie, de Elena Nekhaev représentante du CME et Rosana Dudziak, représentante du PNUD. Mohamed Akrout a mis en relief les préoccupations de la Tunisie concernant les défis énergétiques (la volatilité des prix sur le marché international, la sécurité des approvisionnements énergétiques à long terme, l'accès à l'énergie à l'ensemble de la population et la lutte contre les changements climatiques). L'efficacité énergétique arrive au premier rang des préoccupations qu'il faut rapidement réussir car elle constitue un facteur de développement économique de par la diminution des dépenses énergétiques qu'elle génère et de par la création de nouvelles activités et d'emplois. La politique énergétique en Tunisie repose essentiellement sur trois composantes : un dispositif institutionnel public dédié à la maîtrise d'énergie avec la création de l'ANME, une légalisation des réglementations pour encourager l'efficacité énergétique avec l'adoption d'une loi spécifique et des incitations financières publiques avec la création du Fonds national de maîtrise de l'énergie. M. Akrout a indiqué que la Tunisie a réussi à réduire l'intensité énergétique de 20% durant les dix dernières années. Les objectifs du pays étant l'amélioration de l'intensité énergétique en atteignant 0,275 tep par millier de dinars en 2011 et la multiplication par cinq de la part des énergies renouvelables dans la consommation d'énergie primaire. Didier Bosseboeuf , secrétaire général de l'étude CME et ADEME, a expliqué que l'objectif de cet atelier est de favoriser les échanges d'informations et d'expériences sur les politiques d'efficacité énergétique entre les différents pays d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient d'une part et le Nord et le Sud, d'autre part. Les conclusions de cet atelier seront inclues dans une étude réalisée par l'ADEME et le CME qui sera présentée lors du congrès mondial de l'énergie à Montréal en septembre 2010. Elles permettront également d'y intégrer dans ce rapport des recommandations à partir de différentes expériences présentées. M. Bosseboeuf a précisé que la Tunisie est le pays le plus actif dans la région en matière d'efficacité énergétique dans le MENA. La Tunisie dispose de politiques énergétiques dans l'industrie comme les cimenteries et l'industrie lourde. Toutefois, il reste beaucoup d'efforts à réaliser dans le domaine de transport. Didier Bosseboeuf a indiqué que le Conseil mondial de l'Energie regroupe des professionnels, d'équipementiers, des compagnies pétrolières, etc. Le CME réalise des études sur l'efficacité énergétique et établit des comparaisons au niveau international entre les différents pays. Les politiques mises en place dépendent des particularités de chaque pays (climat, taille, richesse, ). Elles sont divisées en trois catégories. Premièrement, les labels permettent d'informer les ménages sur l'efficacité énergétique des appareils qu'ils utilisent quotidiennement. Deuxièmement, les normes établissent un cadre réglementaire à ces politiques. Enfin, les taxes et subventions contribuent au financement en taxant les mauvais élèves et en subventionnant les bons Rosana Dudziak a souligné, quant-à-elle, le rôle clé que peut jouer la Tunisie au MENA grâce à son expérience dans le domaine de la maîtrise d'énergie. I.N.