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Odeur d'abus de biens sociaux à Stafim Peugeot Tunisie
Publié dans Business News le 04 - 02 - 2011

Pour recoller les morceaux des différentes transactions douteuses réalisées par les différents membres de la famille Ben Ali, il faudra frapper à plusieurs portes afin de comprendre comment les choses se sont faites.
La tactique est simple : l'achat d'un bien public à un bas prix puis sa revente avec une plus-value de plusieurs millions de dinars. Reste à déterminer le prix d'achat et dire si la valeur réelle correspond ou non à ce prix. Le hic, c'est que certaines entreprises publiques ont cédé leurs parts dans des entreprises privées sans passer par une consultation publique, comme c'est la règle. Sur ordre de la présidence, ils vendaient au prix qu'on leur a fixé ! Un prix bas, naturellement. Le cas de la Stafim Peugeot en est un.
Plusieurs entreprises publiques ont été cédées à la grande famille Ben Ali, dans le secteur de la distribution automobile ces dernières années : Le Moteur, Ennakl, Alpha Ford, Stafim Peugeot…
Si pour certaines des entreprises, la vente a eu lieu en suivant un processus public (ce qui ne veut pas dire transparent pour autant), il n'en est pas de même pour le cas de Stafim Peugeot.
Et on doute fort que le prix de la cession est conforme à la valeur réelle de l'entreprise. De là à dire qu'il y a abus de biens sociaux, il n'y a qu'un pas que nous ne franchirons pas, vu que c'est le travail de la commission nationale d'établissement des faits sur les affaires de malversation et de corruption. Il y a cependant une odeur d'abus de biens sociaux puisque des entreprises publiques ont cédé de gré à gré leurs parts dans des entreprises privées rentables, sans respecter la loi en la matière : consultation publique, appel à manifestation d'intérêt, etc.
La Stafim Peugeot est l'une des toutes dernières entreprises à être cédées avec ce principe. L'opération s'est effectuée au mois de juillet dernier. L'acquéreur n'est pas membre de la famille, mais un futur membre ! Il s'agit d'un jeune d'à peine 20 ans au nom de Mehdi Belgaïed, via une holding nommé Azur. Fiancé de Halima Ben Ali, dernière fille du président déchu, née hors mariage avec Leïla Trabelsi. Certains documents étrangers le disent même époux de Halima. Peut-être qu'ils ont signé le contrat de mariage, sans encore convoler en justes noces.
Du jeune Belgaïed, beaucoup disent qu'il est gentil, fils de bonne famille, poli, etc. Peut-être ! Mais tout cela ne fait pas de lui un bon manager pour diriger une entreprise qui fait la fierté de son personnel et du pays, puisque la Stafim est le concessionnaire exclusif de la marque française Peugeot en Tunisie. Une entreprise jusque là bien managée, avec une équipe sérieuse, une communication professionnelle, un commercial et SAV conformes aux normes européennes.
Selon les chiffres que Business News a pu obtenir, la Stafim a dégagé un chiffre d'affaires de 116,991 millions de dinars en 2009. Son bénéfice net a été de 4 millions de dinars. Le rapport bénéfice net/CA (3,44%) étant bien inférieur à la moyenne observée dans le secteur. A titre comparatif, Artes, concessionnaire de Renault, ce rapport a été de 13,81% en 2009 et de 14,58% en 2008. Dès lors, il y a de quoi se poser des interrogations quant à ce bénéfice déclaré en 2009.
Selon nos informations, la valorisation de Stafim Peugeot aurait été calculée en tenant essentiellement compte du dernier bénéfice déclaré. Au moment de la vente, l'entreprise a été valorisée à 43,80 millions de dinars et les différents vendeurs ont cédé leurs parts sur la base de ce montant-là. Reste à savoir si ces vendeurs ont cédé leurs parts de plein gré ou non. Le doute ne sera plus permis, au vu des révélations que nous avons obtenues.
Pour obtenir la liste des actionnaires de Stafim avant la cession à Azur Holding, il fallait enfoncer des portes vu que plusieurs à qui nous avons posé la question se sont inscrits aux abonnés absents. Les anciens actionnaires étaient Peugeot France (34%), Biat (18,75%), STB (10%), BTK (10%), STB Invest (10%), BNA (5%), Moncef Jarraya (- de 5%), GAT (4%), Inoplast (2,68%), Mokhtar Fakhfakh (0,65%) et SG Placement (0,62%).
Ce que l'on sait, c'est que Peugeot France a refusé de céder ses parts dans sa filiale tunisienne. Et elle n'a pas fait jouer son droit de préemption pour racheter les parts mises en vente par les autres associés ! Idem pour la BTK. Attitude des plus étranges qui tend à prouver qu'il y a un forcing quelque part. Les autres (dans leur majorité du moins) ont cédé ou dû céder au prix négocié sur la base des 43 MDT. Ils ont été payés via l'intermédiaire Sofiges.
Selon plusieurs analystes du secteur que nous avons interrogés, ce prix semble dérisoire par rapport à la taille d'une entreprise comme Peugeot.
Artes (dont le CA est à peine supérieur de 50% à celui de la Stafim) est valorisée à plus de 300 millions de dinars.
La Stac, ancien concessionnaire de Citroën, qui était dans un état lamentable et ne vendait quasiment aucune voiture et cumulait les pertes, a été cédée en 2006 à 47 MDT et ses promoteurs ont été obligés de reprendre la société avec son passif. Comment se fait-il donc que Stafim Peugeot soit cédée à 43 MDT alors qu'elle bénéficie d'une excellente image dans le pays et qu'elle dégage du bénéfice ? Et il n'est pas impossible que Peugeot France ait refusé de céder ses parts en Tunisie parce que trouvant le montant très faible.
Dans l'impossibilité de la valoriser d'une manière exacte, nous avons interrogé des concurrents au concessionnaire qui l'estiment à quelque 120-140 MDT en se basant sur les bénéfices des années précédentes qui seraient plus importants.
Valorisation rejetée par certains des vendeurs qui nous disent avoir réalisé une belle plus value dans cette cession. Ce qui est vrai. Sauf qu'ils auraient pu obtenir beaucoup plus si la valorisation de la Stafim Peugeot s'est faite d'une autre manière.
Il est indéniable que les méthodes de valorisation ont toujours suscité des polémiques, mais on aurait pu s'épargner ces différends s'il y avait eu consultation publique.
Un véritable appel d'offres en bonne et due forme, au moins pour céder les parts appartenant aux entreprises de l'Etat.
Et ceci n'a pas eu lieu. La raison ? Un coup de fil de Mongi Safra, bras droit de Zine El Abidine Ben Ali, qui a l'habitude de ce genre de manœuvres. Les ordres présidentiels transitaient systématiquement par lui lorsqu'il s'agit de ce type de transactions, nous confie un haut dirigeant dans l'administration.
Dès lors, tout se comprend !
Reste à savoir maintenant comment la commission d'enquête va démêler tout cela et si elle va décider de saisir la justice ou non. La Stafim devra-t-elle être restituée à ses anciens propriétaires ? Devra-t-elle être réévaluée et demander aux nouveaux titulaires de payer la différence ?
Certains, parmi les vendeurs, penchent clairement pour la première option et verraient du meilleur œil la restitution de leur Lion !
En attendant, on parle du retour (sur décision juridique et à titre conservatoire) de Moncef Jarraya qu'on a vu dans les locaux de l'entreprise cette semaine. Sauf que voilà, des équipes d'Azur Holding sont encore là et décident encore de tout jusqu'à cette semaine aussi ! Nizar Bahloul


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