Du premier sondage d'opinion en Tunisie réalisé par Sigma Conseil, il ressort que les Tunisiens sont optimistes quant à l'avenir du pays (97,6% des personnes sondées l'affirment). La révolution du 14 janvier a réussi, et le sondage le prouve, à faire l'unanimité. En effet 91% de nos concitoyens, estime l'enquête, considèrent que l'image de la Tunisie s'est améliorée à l'international et plus de 97% seraient prêts à faire des sacrifices. Il semble, également, que les jeunes, les chômeurs et les démunis sont clairement perçus comme les artisans de cette révolution (selon respectivement 95%, 85% et 87%) sans omettre le rôle décisif de l'armée (considéré comme tel par 91% des personnes interrogées). Le rôle de l'UGTT n'est considéré décisif que par 46 % des sondés. Concernant les acquis de la révolution, la liberté d'expression et de manifestation sont bel et bien réelles selon 81% des personnes sondées. Un doute persiste, néanmoins, concernant la liberté d'association puisque seuls 54,9 % des personnes interrogées estiment qu'elle est garantie. Le gouvernement de transition, sans faire l'unanimité, rassure un grand nombre : 68% lui font confiance, 62% font confiance à Mohamed Ghannouchi et seulement 17,2 % souhaitent le départ immédiat du gouvernement actuel. Par contre seuls 53% jugent que le gouvernement communique d'une façon transparente. La police, quant à elle, a encore du chemin pour reconquérir la confiance des Tunisiens : seulement 51% lui font confiance, et 79% lui préfèrent l'armée. Par rapport à la notoriété des partis et des hommes politiques, l'indécision l'emporte actuellement. Plus de 73% ne savent pas encore pour qui voter (sachant que 95% comptent le faire), et pour le reste des personnes interrogées, la préférence va à Ahmed Néjib Chébbi (8%), Rachid Ammar (4,4%) et Mohamed Ghannouchi (3,7%). Le RCD reste le parti politique le plus connu devant Ennahdha et le PDP, en précisant que 48% des personnes sondées ne connaissent aucun parti (le taux s'élève à 58 % pour les femmes). R.S.