A la question «Etes-vous plus fier d'être Tunisien?», les réponses sont unanimes pour dire oui, pour 98,7% des personnes ayant participé à ce premier sondage réalisé par Sigma Conseil après le 14 janvier 2011; c'est également le plus fort pourcentage obtenu sur l'ensemble des questions de ce sondage. Et là où les Tunisiens se rejoignent, c'est également pour être unanimes à considérer que l'avenir de la Tunisie sera meilleur (97,6%), qu'ils sont prêts pour faire beaucoup de sacrifices pour leur pays (97,2%), et ils sont persuadés que l'image de la Tunisie s'est améliorée (91,1%) grâce à leur révolution. Bien qu'ils soient conscients que ces événements auront un impact négatif sur l'emploi (plus de chômeurs OUI pour 44,5%) et partagés sur la reprise du tourisme en 2011; il n'y aura pas de touristes cette année, OUI pour 44% et 45,1% pensent que le tourisme va pouvoir reprendre et on ne devrait pas rater la saison 2011 et ils sont 1/3 à penser qu'il pourrait y avoir des faillites d'entreprises. Parmi les participants à ce sondage, ils sont majoritaires à considérer que cette révolution est celle des jeunes, pour 95,8%, des chômeurs (85,3%) et des démunis (87,3%). Ils considèrent que l'Internet a été sans conteste un acteur important dans les différentes péripéties de la révolution (91,8%), notamment FaceBook qui, pour les personnes ayant participé à ce sondage, a joué un rôle très important dans la révolution tunisienne (88,8%). Ils sont, également, très nombreux à considérer que les médias étrangers ont joué un rôle dans la révolution (78,4%), qu'il y a maintenant une vraie liberté d'expression en Tunisie (81,8%), une liberté de manifestation (81,7%), mais restent plus hésitants sur la liberté d'association (54,9%), ils auront probablement besoin de s'en assurer, notamment au niveau de l'allègement des procédures de création et des possibilités de communication qui sera réservée aux associations. Sur le rôle de l'armée, ils n'hésitent pas, ils sont 91,8% à répondre oui, la position de l'armée dans ces événements a été un élément décisif dans l'aboutissement de la révolution tunisienne; alors qu'ils sont plus hésitants quant à l'impact du rôle de l'UGTT (OUI, 46,8% - NON 30,5% - NE SAIT PAS 22,7%). Sur le plan du sentiment de sécurité, après le vent de panique qui a traversé le pays pendant plusieurs jours, les Tunisiens ne sont toujours pas totalement rassurés, 38,8% estiment encore qu'ils ne se sentent pas en sécurité, alors qu'ils sont 58,4% estimant pouvoir dormir tranquille. N'empêche, ils restent très nombreux à penser que l'armée doit rester présente pour plusieurs semaines (87,7%), et pour plusieurs mois (60,3%). Une très forte majorité dit faire plus confiance à l'armée qu'à la police (79,9%), leur confiance dans la police reste mitigée, ils ont confiance (51,7%) et n'ont pas confiance pour 41,5% des sondés. Ils gardent par contre confiance dans le gouvernement de transition actuel (68,7%), restent confiants s'agissant des prochaines premières élections démocratiques de l'histoire de la Tunisie (82,9%), ils font confiance à Mohamed Ghannouchi (62,5% - 22,9% ne lui font pas confiance) et au travail des commissions (61,1%); par contre, ils sont 78,2% à souhaiter qu'il y ait un pluralisme syndical au lieu d'une seule centrale (l'UGTT). Maintenant quand on leur pose des questions sur les personnalités politiques, les partis d'opposition ou encore la personne qu'ils souhaitent avoir comme président de la République, là c'est le vide. Les partis politiques, ils connaissent pas, à la limite ils connaissent plus facilement les noms des leaders de ces partis; ainsi et pour une moyenne d'un peu plus de 20%, les partis comme le RCD (27%), Ennahdha (25,8%) ou le PDP (24,7%) ne sont pas des inconnus. Quant au nom du futur président, la question ne se pose visiblement pas encore et ils sont 73,5% à répondre, logiquement, qu'ils ne savent pas encore, pour les autres on avance le nom de Ahmed Néjib Chebbi (8%), le Général Rachid Ammar (4,4%), Mohamed Ghannouchi (3,7%), Rached Ghannouchi (1,9%), ou encore Moncef Marzouki (1,4%). Rendez-vous lors des prochaines élections, dans quelques mois.