Suite à la révolution du 14 janvier 2011, Sigma Conseil a réalisé par téléphone un sondage d'opinions sur un échantillon de 1250 individus tunisiens résidant en Tunisie, du 30 janvier au 3 février courant, montrant que les trois-quarts des Tunisiens ne savent pas pour qui ils voteront pour un poste de Président de la République Tunisienne. En tête d'intentions de vote, s'est placé Ahmed Néjib Chebbi, actuel ministre du Développement Régional avec 8%, suivi du général Rachid Ammar (4,4%), Chef d'Etat major de l'armée de terre. Avec 3,7%, l'actuel premier ministre Mohamed Ghannouchi a complété le peloton de tête. Pour sa part, Rached Ghannouchi, leader d'Ennahdha a recueilli 1,6 % d'intentions de vote. 92,1% des sondés demeurent et restent prêts à ne consommer que tunisien pour aider l'économie nationale et 97,6% ont été optimistes quant à l'avenir de la Tunisie, même si les perspectives économiques pour 2011 ne sont pas vraiment favorables. Le sondage a mis en avant une quasi-unanimité qui s'est dégagée sur le rôle des jeunes (95,8 %), des chômeurs (85,3 %), et des démunis (87,3%) dans la révolution populaire qui a mis fin à l'ancien régime de Ben Ali. Parlant des acquis de la révolution, 81,8 % des sondés ont déclaré qu'il y avait une vraie liberté d'expression et de manifestation sachant que 54,9 % des sondés ont pensé qu'il y a maintenant une vraie liberté d'association. Concernant la sécurité, le tiers des sondés n'ont pas la sécurité. 41,5% d'entre eux n'ont pas confiance en la police. 79,1% ont plus de confiance en l'armée qu'en la police. 68,7% des sondés ont fait confiance au gouvernement de transition actuel, et 62,5% au Premier ministre actuel Mohammed Ghannouchi. 61,1% ont fait confiance au travail des différentes commissions. Selon le même sondage, le rôle de l'armée a été décisif pour 91,8% des sondés. Quant à l'UGTT, la perception de son rôle a été plus nuancée (46,8%) des sondés, contre 30,5% qui ont estimé que ce n'est pas un rôle décisif. 35,9% des sondés n'ont pas une confiance absolue en la centrale syndicale. Sans oublier l'internet et les médias, ce sondage a montré que 90% des sondés ont estimé que l'Internet a été un acteur important dans la révolution. 78,4% ont estimé que le rôle des médias étrangers dans la révolution a été important. Par contre, 57,7% des sondés ont été unanimes sur la fiabilité de l'information relayée par les médias locaux, à savoir la télévision nationale et la chaîne privée Hannibal qui ont été crédibles pour, respectivement, 58,4% et 69%.